« émeute », définition dans le dictionnaire Littré

émeute

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

émeute

(é-meu-t') s. f.
  • Tumulte séditieux. Exciter, réprimer une émeute. Le marquis de Botta crut que cette émeute du peuple (de Gênes) se ralentirait d'elle-même, et que la crainte reprendrait bientôt la place de cette fureur passagère, Voltaire, Louis XV, 21. Les agents plus obscurs d'une émeute docile, Chénier M. J. Tib. III, 4. Du moment que l'émeute aura troublé la ville, Chénier M. J. ib. V, 1. L'émeute n'était alarmante que comme symptôme ; elle fut réprimée, Ségur, Hist. de Napol. XII, 5. Et l'émeute paraît, l'émeute au pied rebelle, Poussant avec la main le peuple devant elle ; L'émeute aux mille fronts, aux cris tumultueux, à chaque bond grossit ses rangs impétueux, Barbier, Iambes, l'Émeute.

    Fig. Vos vers tant lus, tant relus, Ont fait émeute au Parnasse ; Publiez-les donc, de grâce, Afin qu'on n'en parle plus, Millevoye, Épigr.

REMARQUE

La Fontaine a dit émute : Mars autrefois mit tout l'air en émute ; Certain sujet fit naître la dispute, La Fontaine, Fabl. VII, 8. Grande est l'émute ; On court, on s'assemble, on dispute, La Fontaine, ib. X, 4. Le participe écrit émeu, se prononçait ému ; le substantif émeute se prononçait émute. Puis l'écriture a pris le dessus ; et on a prononcé ce qui était écrit, non ce qui était dans la tradition.

ÉTYMOLOGIE

L'ancien participe esmeu, aujourd'hui ému, d'émouvoir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉMEUTE. Ajoutez : - REM. On aura de l'émeute une définition plus précise, en disant : Trouble qui se forme dans la rue, commence par un rassemblement, et n'a d'abord ni chef, ni dessein concerté.

HISTORIQUE

XIVe s. Mais puet estre qu'il se doubtoit de l'esmuete qui estoit des bonnes gens du plat païs contre les nobles (1362), Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. III, p. 216. En li promettant que jamais telle esmuete ne seroit faite contre li [l'archevêque de Reims], Varin, ib.