« ès », définition dans le dictionnaire Littré

ès

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ès

(ê devant une consonne, bachelier ê lettres ; plusieurs prononcent l's : ês' lettres ; devant une voyelle l's se lie : ê-z arts) prép.
  • Dans les. Bachelier ès lettres. Licencié ès lettres. Le lion, pour bien gouverner, Voulant apprendre la morale, Se fit un beau jour amener Le singe maître ès arts chez la gent animale, La Fontaine, Fabl. XI, 5.

    Il est encore usité en jurisprudence dans cette locution : Verser une somme ès mains d'un tel.

    Hors de là, ès est ou archaïque, ou dit par plaisanterie avec affectation d'archaïsme. Le bien qui se trouve ès choses temporelles, Pascal, Prov. 9. Encore que le pape soit souverain ès choses spirituelles, Pascal, ib. 18. S'il advient que ces petits vers-ci Tombent ès mains de quelque galant homme, Voltaire, Mule du pape. Le vilain que ledit procureur du roi par son serviteur le gendarme a fait constituer ès prisons, Courier, I, 175.

HISTORIQUE

Xe s. Es perils, Fragm. de Valenc. p. 467.

XIIIe s. Et longuement avez es bois esté perdue, Berte, LII. Autre amor naturel i a Que nature es bestes crea, la rose, 5788.

XIVe s. C'est la puissance vegettative qui est es plantes, c'est assavoir es herbes et es arbres, et si est es bestes et es hommes, Oresme, Eth. 30.

XVe s. Le duc de Bourgogne fit une chevauchée es marches de Picardie, Froissart, II, II, 1. Nourri es anciennes guerres de France et d'Angleterre, Commines, I, 2.

XVIe s. Cette tragedie que le duc d'Albe nous fait voir ez comtes de Horne et d'Aiguemond, Montaigne, I, 30.

ÉTYMOLOGIE

Contraction de en les, comme des pour de les.