« évident », définition dans le dictionnaire Littré

évident

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

évident, ente

(é-vi-dan, dan-t') adj.
  • Qui est connu tout d'abord et sans peine. Vérité évidente. Péril évident. Surprise tout à coup d'un funeste accident, D'un jugement du ciel effet trop évident, Rotrou, Bélis. v, 7. Philémon reconnut ce miracle évident, La Fontaine, Phil. et Baucis.

    Il est évident que, il est clair et incontestable que. Il m'est évident que les sensations de couleur ne sont, pour mon âme, que différentes manières de se sentir : ce ne sont que ses propres modifications, Condillac, Art de rais. I, 6.

REMARQUE

Quand une chose est évidente, elle ne saurait être plus évidente ; mais l'évidence en peut être saisie plus promptement et plus sensiblement, Condillac, Lang. calc. II, 11. Cependant Montesquieu a dit : Il nous est plus évident qu'une religion doit adoucir les mœurs des hommes, qu'il ne l'est qu'une religion soit vraie, Montesquieu, Esp. XXIV, 4. En cet emploi, évident reçoit fort bien la marque de la comparaison.

HISTORIQUE

XVe s. Rien ne m'est seur, que la chose incertaine, Obscur, fors ce qui est tout evident ; Doubte ne fais, fors en chose certaine, Orléans, Bal. 107.

XVIe s. Et à nostre evident dommage, Montaigne, I, 99.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. evident ; eviden ; espagn. et ital. evidente ; du latin evidens, de e, et videre, voir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ÉVIDENT. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Tiex [telles] et si evidens necessités… (1345), Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 2e part. p. 963. Pour le très grant prouffit, seurté, deffense et evident utilité de tout le royaume (1359), Varin, ib. t. III, p. 160.