« crocheter », définition dans le dictionnaire Littré

crocheter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

crocheter

(kro-che-té. La syllabe che prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je crochète, je crochèterai ; ou elle double le t : je crochette, je crochetterai ; l'Académie ne dit rien sur la conjugaison de ce verbe) v. a.
  • Ouvrir une serrure avec un crochet.

    Par extension. Crocheter une porte, l'ouvrir avec effraction.

    Fig. Ils [Chevreuse et Beauvilliers] m'ont laissé ignorer ce qui se passa, et je n'ai pas cru devoir crocheter des amis si respectables, Saint-Simon, 334, 124.

HISTORIQUE

XVe s. Aucuns larrons et gens de mauvaise vie que on appelle communement crocheteurs, ont en nostre pays de Languedoc crocheté plusieurs eglises et autres lieux, Du Cange, crochetum.

XVIe s. Crochetastes vous oncques bouteilles ? Rabelais, Gar. 1, Prol. Ung pelican, ung crochet, et quelques aultres ferremens dont il n'y avoyt porte ny coffre que il ne crochetast, Rabelais, Pant. II, 16. Perdre tout respect et contenance pour crocheter soubdain, où que nous soyons, les lettres qu'on nous apporte, Montaigne, II, 42. Ils se mettront à crocheter les lettres missives d'autruy, Amyot, De la curiosité, 15. Je pourrois crocheter quelque benefice que je ferois tenir par un cuisinier de prestre, Palissy, 82. Durant ces affaires on lui crocheta le buffet, et quatre cens livres dedans. - Un rossignol à crocheter, D'Aubigné, Faen. III, 3. N'y ayant bague qu'il ne crochetast ny lance qu'il ne rompist, Mém. d'Angoulesme, p. 28, dans LACURNE. Ne faut fureter ni crocheter les secrets des princes, Charron, Sagesse, p. 411, dans LACURNE. De peur que les paquets ne fussent crochetez et ouverts, Rabelais, Lettres, p. 17, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Crochet ; génev. crocheter, agrafer.