« dédain », définition dans le dictionnaire Littré

dédain

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dédain

(dé-din) s. m.
  • Sorte de mépris qu'on exprime par l'air, le ton et les manières… Et par moi Don Rodrigue a vaincu son dédain, Corneille, Cid. I, 3. Ah ! seigneur, je n'ai pas eu ce dédain qui empêche de jeter les yeux sur les mortels trop rampants et qui fait dire à l'âme arrogante : il n'y a que moi sur la terre, Bossuet, Marie-Thér. Ils regardèrent les gentils avec un insupportable dédain, Bossuet, Hist. II, 5. L'orgueil et le dédain sont peints sur son visage, Racine, Esth. III, 3. Je vois que mon silence irrite vos dédains, Racine, Brit. III, 3. Le dédain et le rengorgement dans la société attirent précisément le contraire de ce qu'on cherche, si c'est à se faire estimer, La Bruyère, V. Ils avaient ce dédain fastueux qui, chez un peuple comme dans un particulier, marque ordinairement peu de lumière, Raynal, Hist. phil. I, Introd.

    Prendre en dédain, concevoir du dédain pour quelqu'un ou pour quelque chose.

HISTORIQUE

XIIIe s. Mès cis [Narcisse] fu por sa grant biauté Pleins de desdaing et de fierté, la Rose, 1458. Vous ne devez mie avoir en desdaing ce que Dieu fist pour nostre enseignement, Joinville, 194.

XVe s. Si ne fut mie courroucé quand il ouit dire et recorder le grand deplaisir que on avoit fait à son neveu, et aussi en quel desdaing [déplaisir] il l'avoit pris, Froissart, I, I, 100. Il ne sçavoit si le seigneur de Lescandelour rassembloit sa gent pour lui revenir courir sus par grand ire et desdaing, Bouciq. II, ch. 17.

XVIe s. Dequoy les gentilshommes françois qui vous accompagnoient, avoient depit et desdain, Sat. Mén. p. 153. Toutesfois ma curiosité me fit passer mon desdain [honte], ib. p. 193. À fin que plus longuement et sans dedain [dégoût] ils puissent estre tenus en la bouche, Paré, XXV, 36.

ÉTYMOLOGIE

Dédaigner ; provenç. desdaing, desdenh ; catal. desdeny ; espagn. desdeño ; portug. desdem ; ital. disdegno.