« devin », définition dans le dictionnaire Littré

devin

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

devin, ine

(de-vin, vi-n') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui prétend découvrir ce qui est caché, soit dans le passé, soit dans le présent, soit dans l'avenir. Moi, devine ! on se moque ; Eh ! messieurs, sais-je lire ? La Fontaine, Fabl. VII, 15. Entre tous les devins fameux dans la Chaldée…, Racine, Esth. II, 1. J'ai des savants devins entendu la réponse, Racine, ib. III, 6. Ne consultez point les devins, de peur de vous souiller en vous adressant à eux, Sacy, Bible, Lévit. XIX, 31. Il envoya des ambassadeurs à Balaam, fils de Beor, qui était un devin et qui demeurait près du fleuve du pays des enfants d'Ammon, Sacy, ib. Nomb. XXII, 5.

    Fig. Je ne suis pas devin, c'est-à-dire je ne pouvais prévoir cela, et aussi je ne comprends pas ce qu'on veut dire.

    Pour le féminin devineresse, plus usité que devine, voy. DEVINEUR.

  • 2Le devin, ou, adjectivement, le serpent devin, un des noms vulgaires du boa constricteur (ophidiens).

    Nom de plusieurs espèces d'insectes du genre mante (orthoptères).

    PROVERBE

    Il ne faut pas aller au devin pour en être instruit, se dit en parlant d'une chose qui est assez connue.

SYNONYME

DEVIN, PROPHÈTE. Le prophète prédit ce qui doit arriver, grâce à des communications surnaturelles qu'il a avec la divinité. Le devin, qui nonseulement prédit l'avenir, mais encore découvre ce qui est caché, doit sa prétendue connaissance aux sciences occultes et à tous les procédés divinatoires qu'a imaginés la superstition ou la supercherie.

HISTORIQUE

XIIIe s. Seignor, ce dient li devin, Il est escrit en parchemin Que cil a sovent mau matin Qui près de lui a mau voisin, Ren. 7383. Si sunt devin qui vont par terre, Quant il preeschent por acquerre Honors ou graces, ou richeces…, la Rose, 5117.

XVe s. Donc il est devin ? dis-je, ou il a des messagers qui chevauchent de nuit avecque le vent ? Froissart, II, III, 22. Sans aller parler au devin, L'ung prist ce pasté de façon, L'autre emporta ung broc de vin, Villon, Repue de Montfaucon.

XVIe s. Certains pronostiqueurs et faulx devins l'avoient abusé de vaine esperance, Amyot, Cicéron, 20. Poetes, peintres, pelegrins, à faire et dire valent devins, Génin, Récréat. t. II, p. 247. Par la dislocation que les passions apportent à nostre raison, nous devenons vertueux ; par son exstirpation, que la fureur ou l'image de la mort apporte, nous devenons prophetes et devins, Montaigne, II, 327.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. devin, devi, devin ; devina, devineresse ; anc. espagn. devino ; du latin divinus, celui qui a des clartés divines, surhumaines (voy. DIVIN).