« impatience », définition dans le dictionnaire Littré

impatience

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

impatience

(in-pa-si-an-s') s. f.
  • 1Manque de patience, soit dans la souffrance d'un mal, soit dans l'attente de quelque bien. Ses filles sont encore en leurs tendres années, Et déjà leurs appas ont un charme si fort Que les rois les plus grands du ponant et du nord Brûlent d'impatience après leurs hyménées, Malherbe, II, 8. Amour, divin auteur de mes impatiences, Tristan, Panthée, II, 1. Faites un peu de force à votre impatience, Corneille, Pomp. V, 4. Ils ont une grande impatience de s'en aller, Sévigné, 229. Du Laurens n'est point encore parti ; j'ai de l'impatience qu'il soit auprès de votre fils, Sévigné, 1er avr. 1689. J'attends, avec des impatiences vives, des nouvelles de votre santé, Sévigné, 8 mai 1671. M. de Chaulnes nous attend avec des impatiences amoureuses, Sévigné, 9 mai 1689. Il [Mazarin] voulait revenir trop tôt à la cour : le Tellier s'opposait à son impatience, Bossuet, le Tellier. J'en ai une grande impatience [de vos lettres], Bossuet, Lett. 173. Le peuple souffrait cet état avec impatience, Bossuet, Hist. II, 5. Dans un temps plus heureux, ma juste impatience Vous ferait repentir de votre défiance, Racine, Brit. III, 7. Que ton retour tardait à mon impatience ! Racine, Bajaz. I, 1. Il avait impatience de se dérober aux acclamations, Fénelon, Tél. XII. L'impatience gâte tout, Lamotte, Fabl. IV, 2. Vous lui sacrifierez une impatience qui déjà s'élevait, Massillon, Prof. relig. Sermon 4. Ce que le désir de la gloire produit dans l'un, l'impatience de la misère le fait dans un autre, Raynal, Hist. phil. V, 19.
  • 2 Au plur. Familièrement. Espèce d'irritation nerveuse que cause l'impatience. Avoir des impatiences. Cet homme me cause des impatiences.

    Il se dit aussi, en ce sens, d'une sensation toute physique. Avoir des impatiences dans les jambes, éprouver le besoin de les remuer, ne pouvoir rester en place.

HISTORIQUE

XIIe s. Ke la chars [la chair], se ele dit aspres choses, ne l'atraict à impatience, Job, p. 452.

XIIIe s. Adam, par grant impatience Et par fole inobedience Mordit le mors [morceau] qui mort engendre, J. de Meung, Tr. 314.

XVIe s. Et tant de gents qui, de l'impatience des poinctures de la peur, se sont pendus, Montaigne, I, 64. Ceux qui besongnent impatiemment de l'art de terre, perdent beaucoup bien souvent par leurs impatiences, Palissy, 301.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. inpaciencia, enpaciencia ; espagn. impaciencia ; ital. impazienza ; du latin impatientia, de in négatif, et patientia, patience.