« louable », définition dans le dictionnaire Littré

louable

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

louable

(lou-a-bl') adj.
  • 1Qui est digne de louanges, en parlant des choses. D'un louable désir mon cœur sollicité, Corneille, Médée, III, 1. Une louable honte en vain t'en sollicite, Corneille, Cid, V, 6. Je suis persuadé que le péril n'est pas au point qu'il [le coadjuteur] se l'imagine ; mais le scrupule sur cette matière est en lui une religion louable, Retz, Mémoires, liv. II. Il en faut revenir à Solon : nulle louange avant la mort ; cela est bien contraignant pour moi, qui aime à louer ce qui est louable ; le moyen d'attendre ? Sévigné, 11 déc. 1675. Vous soupçonnez du juste, sur une vie sainte et louable, ce que des mœurs scandaleuses et criminelles n'oseraient vous faire soupçonner d'un pécheur, Massillon, Carême, Injust. du monde. On aurait dit que tout ce qu'il faisait de louable perdait son prix du moment qu'il était loué, Massillon, Or. fun. Villeroy. La pièce [l'Honnête criminel], n'est pas bien faite, mais il y a des endroits touchants ; l'auteur me l'a envoyée ; je l'ai loué sur ce qu'il y a de louable, Voltaire, Lett. Chabanon, 25 déc. 1767.

    Familièrement. Louable coutume, se dit ironiquement d'une coutume qui n'est guère bonne. Mon héros, en me caressant d'une main, m'égratigne un peu de l'autre, selon sa louable coutume, Voltaire, Lett. Richelieu, 11 juill. 1770.

    Substantivement. Il a du bon et du louable, qu'il offusque par l'affectation du grand ou du merveilleux, La Bruyère, XI.

  • 2Il se dit des personnes, dans le même sens. Quoi ! Scévole s'étonne ! eh ! trouve-t-il étrange Qu'un louable ennemi reçoive une louange ? Du Ryer, Scévole, II, 3. Ils s'entêtent trop de la gloire et du plaisir d'être généreux… ils aiment à être loués, et Mme de Miran ne songeait pas seulement à être louable, Marivaux, Marianne, 4e part.

    Avec la préposition de. Il est louable de s'être conduit ainsi. Vous êtes louable de cette crainte, Fénelon, Tél. VIII.

    Titre d'honneur que les cantons suisses se donnent entre eux. Les louables cantons de Zurich, de Berne, etc.

  • 3 Terme de médecine. Qui est de la qualité requise. Du sang, du pus louable. Des déjections louables. La matière est-elle louable ? Molière, Méd. m. lui, II, 6.

    Absolument. La matière louable, les excréments.

  • 4Il se dit, dans le langage familier, par extension du sens médical, de ce qui a qualité requise. Je me sens en disposition louable de bien boire du vin, Regnard, Ret. impr. sc. 7. Je tais plus de cas d'un bon régime qui entretient mes humeurs en équilibre, et qui me procure une digestion louable et un sommeil plein, Voltaire, Oreilles de Chest. 7.

HISTORIQUE

XIIe s. [Il] est…E sor toz li plus esauciez, E sor autres li plus loables, Benoit de Sainte-Maure, II, 7913.

XIIIe s. La seignorie de la commune [république] est corrumpue par deguerpir les bons us et la loi qui est bone et louable, Latini, Trésor, p. 314.

XIVe s. Se l'ulcere soit vers la fin, et ele envoie ordure loable…, H. de Mondeville, f° 74 bis.

XVIe s. Nous ne verrions pas un mesme homme donner dans la bresche d'une brave asseurance, et se tourmenter après, comme une femme, de la perte d'un procez… l'action est louable, non pas l'homme, Montaigne, II, 7.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. laudable, lauzable ; espagn. laudable ; portug. louvavel ; ital. laudabile ; du lat. laudabilis, de laudare, louer 2.