« persuasion », définition dans le dictionnaire Littré

persuasion

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

persuasion

(pèr-su-a-zi-on) s. f.
  • 1Action de persuader. Que si les persuasions de ces trompeurs ont pu trouver place dans la trop précipitée imagination de quelques-uns, Naudé, Rosecroix, VII, 1. Je ne crois point qu'aux plus belles paroles du monde il y ait assez de persuasion pour adoucir une nécessité si amère, Malherbe, Lettres, I, 11. La reine employa des persuasions très puissantes, à savoir des larmes et des paroles assez tendres, La Rochefoucauld, Mém. 51. Nous pouvons dire à l'égard de la persuasion, que, pour l'ordinaire, elle n'a sur nous qu'autant de puissance que nous voulons, Boileau, Longin, Sublime, I.

    Il a la persuasion sur les lèvres, il est très éloquent. La douce persuasion coulait de ses lèvres comme un ruisseau de miel, Fénelon, Tél. X. Lançant des traits ailés en sons harmonieux, La persuasion, fille de l'éloquence, Assise sur sa bouche, éclate dans ses yeux, Masson, Helv. VI.

  • 2Détermination de l'esprit à croire, causée par la force, la vérité, la beauté des raisons. Attaché à ses sentiments par persuasion, et non par caprice, Fléchier, M. de Montausier. Rien ne ressemble plus à la vive persuasion que le mauvais entêtement, La Bruyère, XII. La persuasion artificielle de la philosophie, quoique formée lentement par de longs circuits, égalait en lui la persuasion la plus naturelle et causée par les impressions les plus promptes et les plus vives, Fontenelle, Carré. La partie de cette connaissance qui a pour objet le présent et le passé [l'histoire], quoiqu'elle ne soit fondée que sur le simple témoignage, produit souvent en nous une persuasion aussi forte que celle qui naît des axiomes, D'Alembert, Disc. prélim. encycl. Œuv. t. I, p. 229, dans POUGENS.
  • 3Ferme croyance. J'ai agi dans la persuasion que vous m'approuveriez. Tout cela n'ébranla pas ma persuasion, Rousseau, Conf. XI.

HISTORIQUE

XVIe s. D'autant que l'ame est plus vuide et sans contre-poids, elle se baisse plus facilement soubs la charge de la premiere persuasion, Montaigne, I, 200.

ÉTYMOLOGIE

Prov. persuasio ; esp. persuasion ; ital. persuasione ; du lat. persuasionem, de persuasum, supin de persuadere, persuader.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

PERSUASION. Ajoutez :
4 Au plur. Fig. Des persuasions, des impulsions persuasives. J'ai dit des âmes à l'épreuve des persuasions, comme le cardinal Du Perron a dit devant moi : Des âmes qui résistent aux persuasions des sens, aux persuasions de la volupté, Guez de Balzac, Lett. inéd. CIV, éd. Tamizey-Larroque.