« relatif », définition dans le dictionnaire Littré

relatif

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

relatif, ive

(re-la-tif, ti-v') adj.
  • 1Qui se rapporte à. Cette clause est relative à la succession. Il prétend que tous les événements relatifs à lui qui paraissent accidentels et fortuits, ne sont que de successifs développements concertés d'avance, Rousseau, 2e dial. On disait alors que les Américains ne connaissaient pas le prix de l'or et de l'argent ; on parlait comme si ces métaux devaient avoir une valeur absolue ; on ne songeait pas qu'ils n'en ont qu'une relative aux usages de l'homme, et que, par conséquent, ils n'en ont point pour un peuple qui n'en fait rien, Condillac, Comm. gouv. I, 15.

    Absolument. Le plaisir relatif est celui qui naît de la comparaison que l'âme fait entre ses idées ou entre ses situations, Bonnet, Ess. anal. âme, 17. Est-elle [Mme de Montespan] jalouse de la bonté que le roi me témoigne ? mais cette bonté n'est que relative. - Relative ? eh bien ! voilà ce que personne ici ne croit, Genlis, Mme de Maintenon, t. I, p. 190.

  • 2Il se dit de certains noms dont l'idée en emporte une autre. Père est relatif parce que son idée emporte celle de fils. Le mouvement et le temps sont relatifs l'un à l'autre, Pascal, Espr. géom. I. Cause et effet sont des termes relatifs, Condillac, Traité des syst. ch. 10.
  • 3Synonyme de contingent, accidentel, variable, par opposition à absolu. Les idées relatives. La position relative de l'homme dans l'univers. Distinguant l'adoration souveraine d'avec l'inférieure, et la relative d'avec l'absolue, Bossuet, Lett. sur l'ador. de la Croix. Toute grandeur, toute force, toute puissance est relative, Montesquieu, Esp. IX. 9. Le mouvement, le temps, la dureté, la mollesse, les dimensions, l'éloignement, l'approximation, la force, la faiblesse, les apparences de quelque genre qu'elles soient, tout est relatif, Voltaire, Dict. phil. Apparence. Pour connaître les corps il ne suffit pas d'en observer les qualités absolues ; il faut encore en observer les qualités relatives ; et, par conséquent, il faut, à mesure qu'on les analyse, les comparer les uns avec les autres, Condillac, Gramm. Préc. des leç. prél. art. 1. Les mœurs locales et la vérité relative, Marmontel, Œuv. t. X, p. 457.

    S. m. Terme de philosophie. Le relatif, opposé à l'absolu.

  • 4 Terme de grammaire. Pronom relatif, ou, substantivement, le relatif, pronom qui a rapport à un nom ou à un pronom qui précède, et qu'on appelle antécédent. Qui, lequel sont des pronoms relatifs, sont des relatifs. Ce que nous avons dit des deux usages du relatif, l'un d'être pronom, et l'autre de marquer l'union d'une proposition avec une autre…, Duclos, Œuv. t. IX, p. 111.

    Certains grammairiens donnent à ces pronoms le nom d'adjectifs relatifs.

    Proposition relative, par opposition à proposition absolue, celle qui est jointe à une autre, et qui forme avec elle une proposition composée.

  • 5 Terme de musique. Un ton majeur est dit relatif par rapport à un autre ton mineur, et vice versâ, lorsque tous deux ont, chacun dans sa gamme diatonique respective, six notes communes sur sept, ou, plus simplement, quand ils ont le même nombre de dièses ou de bémols à la clef.

HISTORIQUE

XIIIe s. Es choses relatives, Latini, Trés. p. 324.

XIVe s. Grand et petit sont noms relatis, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. Je n'aime point cette suffisance relative et mendiée [science prise dans les livres], Montaigne, I, 44.

ÉTYMOLOGIE

Prov. relatiu ; espagn. et ital. relativo ; du lat. relativus (voy. RELATION).