« scandaleux », définition dans le dictionnaire Littré

scandaleux

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

scandaleux, euse

(skan-da-leû, leû-z') adj.
  • Qui cause du scandale. La vie scandaleuse de celle-ci [Catherine Howard] lui fit bientôt perdre la tête sur un échafaud, et la maison de Henri VIII fut toujours remplie de sang et d'infamie, Bossuet, Var. VII, 36. Je sais que la conversion d'une âme scandaleuse est un grand miracle dans l'ordre du salut, Bourdaloue, Avent, Sur le scandale. Qu'y a-t-il dans le monde de plus méprisé qu'un prêtre scandaleux ? Bourdaloue, ib. Donner arrêt contre arrêt, et confondre les droits et les espérances des parties par des contradictions scandaleuses, Fléchier, le Tellier. Un écrit scandaleux sous votre nom se donne, Boileau, Ép. VI. Punir sévèrement les vices scandaleux, La Bruyère, X. On vit bien, dans les temps passés des fortunes scandaleuses, Montesquieu, Esp. XIII, 20. On est scandaleux par ses écrits ou par sa conduite ; le siége que soutinrent les augustins contre les archers du guet au temps de la Fronde, fut scandaleux, Voltaire, Dict. phil. Scandale. Acheter le droit de décider de la vie et de la fortune des hommes, c'est le plus scandaleux marché qu'on ait jamais fait, Voltaire, Pol. et lég. Fragm. Instructions, IV. Aujourd'hui bien des gens regardent comme une leçon de morale cette même pièce qu'on trouvait autrefois si scandaleuse [le Tartufe], Voltaire, Vie de Molière. Mande-moi les nouvelles intéressantes, c'est-à-dire toutes les histoires scandaleuses, Genlis, Mères rivales, t. I, p. 121, dans POUGENS.

    Par exagération. Cette nomination est scandaleuse.

    Substantivement. Un scandaleux, un homme scandaleux. J'ai cru que je ne devrais pas quitter cette chaire, sans leur donner ce charitable avertissement [à ceux qui sont irrévérents] ; c'est honorer saint François de Paule que de travailler, comme nous pouvons, à purger son église de ces scandaleux, Bossuet, 1er panég. Saint François de Paule, 3. Tout scandaleux est homicide des âmes qu'il scandalise ; et tout scandaleux doit répondre à Dieu des crimes de ceux qu'il scandalise, Bourdaloue, Sur le scandale.

HISTORIQUE

XVIe s. Pour ce que la faute d'icelui estoit scandaleuse, il ne l'admonesta point à part, mais l'amena devant toute l'Eglise, Calvin, Instit. 987. J'ayme la modestie ; et n'est par jugement que j'ay choisi cette sorte de parler scandaleux [termes libres], c'est nature qui l'a choisi pour moy, Montaigne, III, 375.

ÉTYMOLOGIE

Lat. scandalosus, de scandalum, scandale.