« tranquillité », définition dans le dictionnaire Littré

tranquillité

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tranquillité

(tran-ki-li-té) s. f.
  • 1État de ce qui est tranquille. La tranquillité de l'air, de la mer. La tranquillité du sommeil. À l'égard de la paix des Romains modernes, c'est la tranquillité de l'apoplexie, Voltaire, Dict. phil. Théodose. C'est une belle chose que la tranquillité ; oui, mais l'ennui est de sa connaissance et de sa famille, Voltaire, Lett. Moncrif, 27 mars 1757.

    Par extension. Vous voulez donc que je vous croie, ma fille, sur votre santé ; je le veux, et je suis persuadée de la tranquillité de votre poitrine, Sévigné, 13 déc. 1679. Règle générale : le détaillant [à Paris] demande avant tout la prospérité de la vente et la tranquillité des échéances, Reybaud, Jér. Paturot, part. II, § 1.

  • 2État de ce qui est sans agitation morale. Adieu, mais souviens-toi que c'est sur ta promesse Que mon esprit reprend quelque tranquillité, Corneille, Rodog. I, 7. Ceux qui aiment M. Fouquet trouvent cette tranquillité admirable, je suis de ce nombre ; les autres disent que c'est une affectation : voilà le monde, Sévigné, à Pompone, 20 nov. 1664. M. d'Avaux m'a mandé qu'il croyait qu'on vous avait envoyé votre cordon [le cordon bleu au comte de Grignan]… il admire la tranquillité de ne l'avoir pas demandé par un billet à M. de Châteauneuf, Sévigné, 21 janv. 1689. Je la voudrais haïr avec tranquillité, Racine, Brit. III, 6. On ne voit jamais sur votre visage cette tranquillité d'un père de famille qui répand la joie dans toute la maison, Brueys, Grondeur, I, 7. Les législateurs de la Chine eurent pour principal objet du gouvernement la tranquillité de l'empire, Montesquieu, Esp. XIX, 49. L'habitude que les Français avaient prise d'obéir sous Louis XIV, fit la sûreté du régent et la tranquillité publique, Voltaire, Louis XV, 2. Cette tranquillité philosophique, l'objet des désirs du sage, parce que c'est un bien que personne ne lui envie, D'Alembert, Élog. Campist.

HISTORIQUE

XIIIe s. En pais e en tranquillité, Ms. de St Jean.

XIVe s. Tenu en pais et en tranquillité, Bercheure, f° 34, recto.

XVe s. La mer… soubs la tranquilité d'ung doux ventelet s'atrampe et se pacifie, Chastelain, Exposit. sur vérité.

XVIe s. Tranquillité d'esprit, Dont on a tant parlé, dont on a tant escrit, Desportes, Tombeau de Desportes. Tranquillité de conscience, laquelle le Seigneur donne aux siens, Calvin, Condition des âmes après la vie présente. Si depuis la grande tranquillité de la France j'ai esté moins souvent près de Sa Majesté, D'Aubigné, Hist. préface.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. tranquillitat ; espagn. tranquilidad ; ital. tranquilità ; du lat. tranquillitatem, de tranquillus, tranquille.