« étriller », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
étriller
- 1Nettoyer le poil d'un cheval avec l'étrille.
Même, s'il est besoin, étrille le mulet
, Régnier, Sat. XVI. - 2 Fig. et familièrement. Étriller quelqu'un, le battre, le malmener. Il faut l'étriller d'importance.
Qui se trouvera pris, je vous pri', qu'on l'étrille
, Régnier, Sat. XII.Si vous m'y surprenez, étrillez-y moi bien
, Corneille, Suite du Ment. III, 5.Veut-il qu'à l'étriller ma main un peu s'applique ?
Molière, Amph. I, 2.Après m'avoir fait si bien étriller, elle me mit à la porte, en disant qu'elle ne voulait point souffrir chez elle de fripon
, Lesage, Gil Blas. x, 10.Par extension.
Qui d'estoc et de taille étrillent les auteurs
, Régnier, Sat. X.Il se dit familièrement aussi d'une bataille. Les Français furent étrillés à Pavie.
- 3Faire payer trop cher. On l'a étrillé dans cet hôtel.
Il a été bien étrillé, se dit d'un homme à qui on a fait payer trop cher, ou qui a fait de grosses pertes au jeu ou ailleurs, ou qui a passé par quelque rude maladie.
HISTORIQUE
XVe s. …Montés sur petites haquenées qui ne sont ni liées ni estrillées
, Froissart, I, I, 34.
XVIe s. Il fallut que le prince d'Orange, bien estrillé de coups de canon, se retirast pour ce jour
, D'Aubigné, Hist. II, 70. Bien estrillée à coups de fouet
, Paré, XIX, 22. Ils menoient des valetz de chambre delicatz, pour les estriller et frotter dedans le baing
, Amyot, Alex. 72. En Espagne, la beauté est vuidée et estrillée [grêle, mince, réduite comme par une étrille], en Italie grosse et massive
, Charron, Sagesse, p. 75, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Étrille ; wallon, strii ; provenç. estrilhar ; catal. estrijolar ; ital. stregghiare, stregliare.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ÉTRILLER. - HIST. Ajoutez : XIIIe s. Car li redois [rendu] roncin soi lait [laisse] bien estrilhier
, P. Meyer, Rapports, 1re part. p. 190.