« allégresse », définition dans le dictionnaire Littré

allégresse

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

allégresse

(a-lé-grè-s' ; quelques-uns disent al-lé-grè-s', moins bien) s. f.
  • 1Joie qui éclate. Des transports d'allégresse. Je me suis étonné de son peu d'allégresse, Racine, Phèd. IV, 1. Il veut que d'un festin la pompe et l'allégresse Confirment à leurs yeux la foi de nos serments, Racine, Brit. V, 1. Sa frayeur a paru sous sa fausse allégresse, Corneille, Pomp. III, 1. Avec une allégresse aussi pleine et sincère, Corneille, Hor. II, 3. Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse ; Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse, Corneille, Cid, III, 5. Cet amour les comble d'allégresse, Corneille, ib. I, 2. Et mon âme en a pris une allégresse extrême, Molière, D. Garc. II, 5. Dans vos yeux doit briller l'allégresse, Molière, l'Étour. V, 3.
  • 2Les sept allégresses, certaines prières à la Vierge dans lesquelles on exprime les différents sujets de joie qu'elle a eus.

HISTORIQUE

XVIe s. Il vouloyt, pour declairer l'excès de son alegresse pour cestes bonnes nouelles, faire, quoy que il coustast, quelque chouse spectable, Rabelais, Sciomachie. Je l'ai veu par delà 60 ans se mocquer de nos alaigresses [agilités], Montaigne, II, 17. L'alaigresse [vigueur, santé…] où je suis, le plaisir et la force, Montaigne, I, 82. Je vouldrois jouir, selon la condition de mon aage, de leur alaigresse et de leurs festes, Montaigne, II, 78. À cett' heure le chagrin predomine en moy, à cett' heure l'alaigresse, Montaigne, II, 324. Il arriva en son camp le 4 juillet, où fust faict grandissime allaigresse pour sa reconvalescence, Carloix, IV, 31. Sonnez, trompette, une allaigresse ; car vous ferez tantost bonne chere, Carloix, V, 7. Et sur cette allegresse il me donna congé, Carloix, VII, 6.

ÉTYMOLOGIE

Allègre ; bourguig. aulegresse ; provenç. allegresa, alegreza ; anc. espagn. alegreza ; ital. allegrezza.