« bégayer », définition dans le dictionnaire Littré
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bégayer
- 1Être affecté du vice de parole dit bégayement. Il bégaye si fort qu'on ne peut l'entendre.
- 2Commencer à parler. Les enfants commencent à bégayer à douze ou quinze mois.
- 3 Fig. Parler de quelque chose avec hésitation, embarras.
Voilà mes faibles pensées ; je ne fais que bégayer ; mais qu'importe ? je veux bien paraître parler mal à propos par un excès de zèle
, Fénelon, XXII, 561.On le vit bégayer avec les enfants, raisonner avec les doctes
, Fléchier, Panég. I, p. 309.Terme de manége. Un cheval bégaye ou bat à la main, lorsqu'il secoue la bride en branlant la tête.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
- 4 V. a.
Il s'est mis à vous bégayer un compliment
, Sévigné, 492.Sait d'un air innocent bégayer sa pensée
, Boileau, Épît. IX.Non pas en bégayant quelques paroles à l'oreille d'une gouvernante
, Rousseau, Ém. I.Apollon présidait au jour qui m'a vu naître ; Au sortir du berceau j'ai bégayé des vers
, Voltaire, dans GIRAULT-DUVIVIER.Ici ma voix, mêlée aux chants de fêtes, De la patrie a bégayé le nom
, Béranger, Souv. d'enfance.
HISTORIQUE
XVe s. Pour ce que icelui prestre estoit moult chargié de vin ou de cidre en besgoiant…
, Du Cange, balbuzare. Soif que confort ne rassasie, Dueil baigné en froides sueurs, Begayant, et changeant couleurs, Par le vent de merencolie
, Orléans, Bal. 88.
XVIe s. Voyez les uns un peu begayer sur le poinct de l'enfanter
, Montaigne, I, 188. Il n'eust su dire trois mots sans begayer
, Despériers, Contes, XLVII. Ainsi qu'un pere begaye et faict le petit avec ses petits
, Charron, Sagesse, I, 39.
ÉTYMOLOGIE
Picard, béguer ; wallon, bèketer ; namurois, bègui ; rouchi et génev. béguer. Bégayer dérive, par un substantif inusité bégai, du primitif béguer (voy. BÈGUE).