« bal », définition dans le dictionnaire Littré

bal

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bal

(bal) s. m.
  • 1Assemblée dansante. Donner un bal. Aller au bal. Bal public. Bal costumé. Bal masqué. Les bals sont très nombreux cet hiver. Quelle joie les dames ont eue d'apprendre que celui qu'elles ont vu triompher dans les bals fasse la même chose dans les armées ! Voiture, Lettr. 140. Chez la reine, où il y avait bal, Hamilton, Gramm. 7. L'autre hiver, chez un ministre, Il mena ma femme au bal, Béranger, Sénat.

    Donner le bal, amener les musiciens pour faire danser une compagnie. Qu'ils viennent vous donner le bal, Molière, Préc. 16.

    Ironiquement. Donner le bal à quelqu'un, le maltraiter.

    Fig. Mettre le bal en train, engager une discussion, exciter les esprits.

  • 2 En termes de jeu, mettre une carte au bal, jouer sur cette carte. On dit, dans un sens analogue, c'est le bal de telle carte.

REMARQUE

Au pluriel nous disons bals ; l'ancien français écrivait bals ou bous, qui se prononçaient l'un comme l'autre.

HISTORIQUE

XIIe s. Droe entra el chastel sor son cheval, Mil en troba as tresches e mil au bal, Gerard de Ross. p. 373.

XIIIe s. Et s'ele a trop grosses espaules Por plaire as dames et as baules, De delié drap robe port [qu'elle porte], la Rose, 13524. Si cheveil [ses cheveux] sont par ses espaules ; Lors n'ot talent de mener bauls, Rutebeuf, II, 121. Les pucelles de la cité, Qui lo bal orent demené, Entour elle sont et devant, à leur guise le bal menant, Roman d'Athis dans DU CANGE, praesentia. Danses, baus et caroles [vous] veïssiez commencer, Berte, X.

XVIe s. Voici une damoiselle qui, selon la loi du bal continu, baisant sa main, la presenta au chevalier de Meffi, et après une grande reverence, le pria gracieusement de faire un tour de salle pour l'amour de la compagnie, Yver, p. 611. Au demourant tout leur bal consiste au mouvement de leurs pieds, Amyot, Numa, 23.

ÉTYMOLOGIE

Voy. BALLER ; provenç. bal ; espagn. baile ; ital. ballo. Une des formes de l'ancien français baule se rapproche de l'espagnol par l'e qui la termine.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BAL. Ajoutez :
3Épée de bal, épée qui ne sert que pour la toilette. Si mon premier langage était scintillant et musqué comme l'épée de bal et la poudre, Vigny, Stello, ch. 20.
4Anciennement, bal réglé, bal ouvert par un branle. Le dimanche gras, il y eut grand bal réglé chez le roi, c'est-à-dire ouvert par un branle, suivant lequel chacun dansa après, Saint-Simon, ch. II, p. 24 (t. I, éd. Chéruel et Ad. Regnier fils)