« blâme », définition dans le dictionnaire Littré

blâme

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

blâme

(blâ-m') s. m.
  • 1Expression de l'opinion, du jugement par lequel on trouve quelque chose de mauvais dans les personnes ou dans les choses. Le blâme et l'éloge. Encourir un blâme sévère. Il ne mérite pas le blâme. Les louanges étaient précieuses, parce qu'elles se donnaient avec connaissance ; le blâme piquait au vif les cœurs généreux et retenait les plus faibles dans le devoir, Bossuet, Hist. III, 6. Épargnez-vous le blâme D'un coup peu convenable à la main d'une femme, Rotrou, Bélis. III, 5.

    Imputer à blâme, reprocher à quelqu'un une action comme une faute. Une action ne peut être imputée à blâme lorsqu'elle est involontaire, Pascal, Prov. 4.

  • 2Reproche, tache. Après m'avoir chéri quand je vivais sans blâme, Qui m'aima généreux me haïrait infâme, Corneille, Cid, III, 4.
  • 3 Terme de jurisprudence. Réprimande faite par le juge.

HISTORIQUE

XIe s. Dist Oliviers : d'ice ne sai-je blasme, Ch. de Rol. LXXXIV. Cil qui là sont n'en deivent aveir blasme, ib. CXXVIII.

XIIe s. Par ma foi, Guenes, vous avez blasme grant, Ronc. p. 181.

XIIIe s. Il s'en alla en une nef de marcheans et guerpi l'ost, dont il reçut grant blasme, Villehardouin, LIV. Chose que on ne puist [puisse] à mal blasme atourner, Berte, III. Et non pourquant jà pour moi ne demourra, ne je ne voel que on m'en mette blasme sus, Chron. de Rains, 102.

XVe s. Or fut moult grant blasme [action blâmable] pour les premiers, et mieux leur valsist estre ordonnés à l'ordonnance du vaillant chevalier que ce qu'ils firent, Froissart, I, I, 286. Je veux bien que vous sachiez que je ne suis pas celle qui fera tel blame [honte] à l'hostel où je demeure, Louis XI, Nouv. XVIII.

ÉTYMOLOGIE

Voy. BLÂMER ; provenç. blasme ; anc. espagn. blasmo ; ital. biasimo.