« blason », définition dans le dictionnaire Littré

blason

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

blason

(bla-zon) s. m.
  • 1L'ensemble de ce qui compose l'écu armorial. Un antique blason. On prendrait la poule d'eau pour un oiseau en blason, tombé de l'écu d'un ancien chevalier, Chateaubriand, Génie, I, V, 7. L'étranger briserait le blason de la France ! Hugo, Odes, III, 7. D'après mon blason Je crois ma maison Plus noble ma foi Que celle du roi, Béranger, Carab.
  • 2La connaissance de tout ce qui se rapporte aux armoiries. La langue du blason, qui se lie à l'histoire et à l'archéologie, se lie aussi à l'étude du français à cause du nombre de mots anciens et de vieilles formes qu'elle a conservés.
  • 3Blason des couleurs, explication de ce que les couleurs signifient, comme l'argent qui est le blanc signifie espérance, pureté, innocence, humilité.

HISTORIQUE

XIIe s. Teinz ne blasons ne le puet contrester, Ronc. p. 61. De sous la boucle [il] li perce le blazon ; El cors li met le pan del confanon, Raoul de C. 98.

XIIIe s. Et se ferirent sous les blasons si roidement que il rompirent poitraus et chaingles [sangles] et se porterent à terre par dessus les crupes des chevaus, Chron. de Rains, p. 65. Quiconques veut estre blasonier à Paris, c'est assaveir ouvreres et cuireres de selles et de blasons, estre le puet, Liv. des mét. 219.

XIVe s. Les lances en leur poins, au col le blazon, Raynouard, Lexique.

XVIe s. Aussi n'est-il blason, tant soit infame, Qui sceust changer le bruit d'honneste femme, Et n'est blason, tant soit plein de louange, Qui le renom de folle femme change, Marot, II, 56. Il feit honorablement inhumer les os de ceulx qui estoient morts en ceste guerre, et luy mesme feit le blason funebre à leur louange selon la coustume, Amyot, Péric. 54. On treuve encore aujourd'huy un blason ou harengue funebre qu'il feit devant le peuple à la louange de son filz, Amyot, Fab. 3. Phebus lui donna l'esprit poetique pour repondre promptement en se defendant contre le blason que sa dame avoit si finement et deliberéement songé contre lui, Despériers, Contes, LXVI.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. blezo, blizo ; espagn. blason, armes et gloire ; portug. brasao ; ital. blasone. Blason signifie bouclier, écu, et armes peintes sur l'écu ; puis, sens perdu aujourd'hui, louange ou blâme. D'après Diez, de l'angl. sax. blaese, flambeau, d'où éclat, écu orné ; d'après d'autres, de l'all. blasen, sonner du cor. Le sens premier est écu orné.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BLASON. Ajoutez :
4Anciennement, nom d'une pièce composée de petits vers à rimes plates et renfermant l'éloge ou le blâme de ce qu'on voulait blasonner. Le Blason des fausses amours, titre d'un poëme satirique (XVe siècle).

HISTORIQUE

Ajoutez :

XVe s. Que la rusée principalment Se mesloit d'aimer par amours, Et qu'elle sçavoit tant de tours, Tant de ruses, tant de blason [langage habile], Qu'elle entretenoit les plus gours, etc. Coquillart, l'Enqueste.