« buffle », définition dans le dictionnaire Littré

buffle

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

buffle

(bu-fl') s. m.
  • 1Espèce du genre bœuf, robuste, facile à conduire au moyen d'un anneau passé dans le nez, et dont la force est celle de deux bœufs. Aux environs du fort Kearney [Amérique du Nord], les buffles se montrent encore par troupes de plusieurs centaines de mille, Maury, Rapp. de Géogr. p. 26, 1859.

    Fig. et familièrement. C'est un vrai buffle, se dit d'un homme stupide. Un seigneur qui avait la réputation d'être aussi buffle que pas un de sa qualité, Francion, liv. VI, p. 237. Les barbares [Turcs] méritent un châtiment qui fasse impression sur ces têtes de buffles, Voltaire, Lett. à Cath. 99.

    Se laisser mener par le nez comme un buffle, se laisser conduire, gouverner par faiblesse ou simplicité.

  • 2Cuir de buffle et de quelques autres animaux. Du buffle bien préparé.

    Justaucorps de buffle que portaient les gens de guerre en guise de cuirasse. La mousquetade le toucha [M. le Prince] en un endroit des reins où il avait son buffle plié en deux, La Rochefoucauld, Mém. 42. On dit que vous [Richelieu] vous êtes fait peindre à cheval, avec un buffle, une écharpe, des plumes et un bâton de commandement, Fénelon, XIX, 421.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si gaaingnierent assés bues et vaches et bugles et mout grant plenté d'autres bestes, Villehardouin, CLXV. Semblant doit faire d'estre avugles Ou plus simple que n'est uns bugles, la Rose, 9732.

XVe s. Il ot estans, boys, et quanqu'il vouloit, Bugles, chamaulx et autres nourretures, Deschamps, poésies mss. f° 27, col 4, dans LACURNE.

XVIe s. Il [le Français] n'eust point esprouvé le mal qui fait peler, Il n'eust fait de son nom la verole appeler, Et n'eust fait si souvent d'un bufle sa monture, Du Bellay, J. VI, 27, verso. Je demande sans plus que le mien on ne mange, Et que j'aye bien tost une lettre de change, Pour n'aller sur le bufle au despartir d'icy, Du Bellay, J. VI, 28, recto. Voyons courir le pal à la mode ancienne, Et voyons par le nez le sot bufle mener, Du Bellay, J. VI, 32, recto.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. brufe, brufol ; espagn. et ital. bufalo ; du latin bubalus. Quant à bugle, ou c'est une altération singulière du b en g, ou il vient de buculus, bouvillon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BUFFLE. Ajoutez : - REM. Il faut supprimer la citation de M. Maury. Le buffle est originaire d'Asie, et n'a jamais été introduit en Amérique. C'est par erreur que l'on traduit par buffle le buffalo des Anglais ; il signifie le bison.