« cèdre », définition dans le dictionnaire Littré

cèdre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cèdre [1]

(sè-dr') s. m.
  • 1Nom d'un genre d'arbres conifères, dont le plus connu, très grand, est le cèdre du Liban (larix cedrus, L.), et qui donne un bois très résistant aux causes de destruction. Poudre de cèdre. Crayons à gaîne de cèdre. Temple, renverse-toi, cèdres, jetez des flammes, Racine, Ath. III, 7. Liban, dépouille-toi de tes cèdres antiques, Racine, Esth. III, 9. Le sage Louis XII, au milieu de ces rois, S'élève comme un cèdre, et leur donne des lois, Voltaire, Henr. VII. Jésus-Christ n'a pas toujours eu des autels de porphyre, des chaires de cèdre et d'ivoire, Chateaubriand, Génie, I, II, 4.

    Fig. Ce qu'il y a de plus grand, de plus élevé, en parlant des personnes et des choses. Nous avons vu tomber les cèdres mêmes du Liban, Massillon, Or. fun. Dauph. Je voyais le régent livré à ce cèdre tombé, à ce malheureux évêque de Troyes que le retour au monde avait gangrené, Saint-Simon, 459, 214. La comtesse de Grammont l'avait vue [Mme de Maintenon] sortir de terre et surpasser rapidement les plus hauts cèdres, Saint-Simon, 118, 41.

    PROVERBE

    Il connaît tout depuis le cèdre jusqu'à l'hysope, il connaît tous les secrets de la nature depuis les plus grands jusqu'aux moindres, et aussi il connaît tout le monde, les plus grands personnages comme les plus petits. Par la sambleu ! on m'a dit qu'on le va dauber, lui et toutes ses comédies, de la belle manière, et que les comédiens et les auteurs, depuis le cèdre jusqu'à l'hysope, sont diablement animés contre lui, Molière, Impromp. 3.

  • 2Cèdre rouge ou cèdre de Virginie, nom du genévrier de Virginie (juniperus virginiana, L.).

HISTORIQUE

XIIe s. Tu veis que jo main [demeure] en palais de cedre, e l'arche Deu est herbergie desuz peels, Rois, 142. La voix del Segnur frainanz [brisant] les cedres, Liber psalm. p. 34.

XIIIe s. La voix dame Dieu est ausint comme debrizans les cedres, qui sunt grant arbre, Psautier, f° 35.

XIVe s. Un coffre de cedre, coulleiz, environ lequel sunt dix pilliers d'or et une serrure, De Laborde, Émaux, p. 166. Cedre vermeil est un fust que l'on vend sur les espiciers, et est dit cedre dont l'en fait manches à cousteaulx, De Laborde, ib. p. 166.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. cedre, sedre ; espagn. cedro ; ital. cedra ; du latin cedrus, qui vient du grec ϰέδρος.