« calfeutrer », définition dans le dictionnaire Littré

calfeutrer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

calfeutrer

(kal-feu-tré) v. a.
  • 1Boucher les fentes d'une porte, d'une fenêtre, avec des bourrelets, avec des lisières, avec du papier collé, etc.
  • 2Se calfeutrer, v. réfl. S'enfermer bien chaudement ; et figurément, cacher sa vie, ses actions.
  • 3 Fig. Se garnir, s'entourer. Cette aventure se calfeutra avec le temps d'un si grand nombre de pièces, que les esprits forts du siècle suivant devaient en être fort embarrassés, Diderot, Pens. phil. 49.

    Cette signification n'est plus usitée ; voyez l'historique pour une signification très voisine.

HISTORIQUE

XVIe s. Homere ne pensa oncques es allegories lesquelles de luy ont calefreté Plutarche et autres, Rabelais, Garg. 1, Prol. Auquel lieu attendans le vent propice et calefretans leur nef…, Rabelais, Pant. II, 23. Des cerveaux mal calfretez, Rabelais, Chr. philos. Ceste navire n'estoyt pas si bien calfetrée, quant elle fut premierement faicte, Palsgrave, p. 473. Près de cette eau s'élevoit un rocher ridé, caverneux et calfeutré de mousse espaisse et delicatte, comme s'il eust esté tapissé de quelque fin coton, Belleau, Bergeries, t. I, p. 29, dans LACURNE. Un chacun travailloit l'un après le pressoir, L'autre à bien estouper le ventre à l'entonnoir, Et d'un fil empaissé avec un peu d'estoupe Calfeutrer les bondons…, Belleau, ib. p. 30.

ÉTYMOLOGIE

Le même que calfater. Régnier, Ép. 2, a dit, en parlant d'un vaisseau : S'il est bien calfeutré. Encore aujourd'hui plusieurs personnes disent calfeutrer un vaisseau ; ce qui est devenu une faute. Il est possible que feutre ait agi, par assimilation, pour altérer calfater, calfreter, en calfeutrer.