« calice », définition dans le dictionnaire Littré

calice

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

calice [1]

(ka-li-s') s. m.
  • 1Vase qui sert à la messe pour la consécration du vin. Calice d'or. Élever le calice. Nos calices avaient cherché leurs noms parmi les plantes, et le lis leur avait prêté sa forme, Chateaubriand, Génie, IV, I, 2.

    Le calice, objet de la guerre des Hussites dans le XVe siècle qui demandaient que la communion se fît sous les deux espèces, et que le calice fût donné au communiant. Ferdinand 1er demandait que le calice fût accordé aux laïques, Voltaire, Mœurs, 172.

    Familièrement. Être doré comme un calice, porter des habits chargés de galons d'or.

  • 2Dans un sens mystique et de dévotion. Il avala jusqu'au fond le calice de Jésus-Christ, lorsque, choisi pour sauver ce peuple, il lui en fallut supporter les révoltes, Bossuet, Hist. II, 3. Buvons avec lui le calice de sa passion, Bossuet, Serm. Quinq. 1. Il faut que nous participions à son calice, si nous voulons partager sa gloire, Massillon, Carême, Mot. de conversion.

    Figurément et dans le langage général, boire le calice, souffrir quelque chose de pénible, de douloureux. Il faut avaler ce calice, Sévigné, 416. Quoi ! du calice amer d'un malheur si durable Faut-il boire à longs traits la lie insupportable ? Voltaire, Alz. V, 3. Si le Fils de l'homme trouva le calice amer, comment un ange l'eût-il porté à ses lèvres ? Chateaubriand, Génie, I, I, 4. Souvent, las d'être esclave et de boire la lie De ce calice amer que l'on nomme la vie, Chénier, Él. 36. Mes lèvres à peine ont goûté Le calice amer de la vie, Lamartine, Méd. I, 25.

HISTORIQUE

XIIe s. Je li dorrai [donnerai] le grant tresor de l'arche ; N'i demorra ne galice ne chape, Li coronemens Looys, 434. Le caliz del salvedur receverai, Liber psalm. p. 178. … E le chalice d'or où li sainz out chanté, Th. le mart. 182.

XIIIe s. Mais sa terre en fut moult grevée et les eglises del regne, car il lor convint mettre jusques as calices, et canterent lonc tans en calisces d'estain, Chr. de Rains, p. 56. Mes s'aucuns a galisces ou vestemens ou autres chozes por Dieu servir, bien les pot prester…, Beaumanoir, XXXVIII, 14. Es mains tint le calisse et l'oublie a saisie, Ch. d'Ant. I, 430. Que on embleroit nos calices Devant nous à la table Dé [de Dieu], Fabliaux, Barbazan, I, 76. Cist veissiaus où men sanc meïs, Quant de men cors le requeillis, Calices apelez sera, le Roman de St-Graal, De Laborde, Émaux, p. 183.

XIVe s. Je donray de Bertran d'argent tout son pesant, Et ne deüst avoir en Espaigne la grant Calice sur autel jamais en mon vivant, Guesclin, 12146.

XVIe s. Et a la coustume tant gaigné, qu'on n'oseroit quasi comparoistre en bonne compagnie, qu'on ne soit doré comme un calice, Lanoue, 161.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. calitz ; espagn. caliz ; ital. calice : de calix, du grec ϰύλιξ, vase à boire, de ϰύλη, cavité. Chateaubriand, dans l'exemple cité au commencement, suppose que calice a été dit du calice des fleurs, c'est une erreur ; il a été dit de calix, vase.