« calme.2 », définition dans le dictionnaire Littré

calme

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

calme [2]

(kal-m') s. m.
  • 1Cessation complète du vent. Le plus grand calme règne dans les airs. Calme plat, calme absolu qui laisse la mer plate, unie. Elle mande qu'elle vous a mise dans votre bateau par un temps et par un calme admirable, Sévigné, 21. Dans l'Aulide arrêté par un calme soudain, Racine, Iph. I, 3. Tu reverras le calme après ce faible orage, Corneille, Cid, II, 3.
  • 2Tranquillité, absence d'agitation et de bruit. Le calme des nuits. En cette circonstance ayez du calme. … Et rendre un heureux calme à nos divisions, Corneille, Sertor. III, 4. Il rendra quelque calme à son cœur magnanime, Corneille, Nicom. IV, 2. Nulle paix pour l'impie ; il la cherche, elle fuit ; Et le calme en son cœur ne trouve point de place, Racine, Esth. II, 9. Mais en vain par ce calme il croit nous éblouir, Racine, Baj. I, 1. Par moi Jérusalem goûte un calme profond, Racine, Ath. II, 5. Le roi, vous le voyez, flotte encore interdit ; Je sais par quels ressorts on le pousse, on l'arrête, Et fais, comme il me plaît, le calme et la tempête, Racine, Esth. III, 5. En ce calme trompeur j'arrivai dans la Grèce, Racine, Andr. I, 1. Il a remis le calme dans l'hôtel de Grammont, Sévigné, 301. Rendez le calme, Europe, à votre âme étonnée, Rousseau J.-B. Jup. et Europ. Mais ce calme si doux que le ciel vous renvoie N'est point le calme oisif d'une indolente joie, Rousseau J.-B. Odes, III, 4. À ces mots elle demeura dans un calme et dans une joie qu'elle ne pouvait exprimer, Bossuet, Anne de Gonz.

    Le calme d'un malade, la tranquillité qu'il éprouve après quelque crise.

HISTORIQUE

XVIe s. Advenant qu'il feust calme en mer, Rabelais, Pant. IV, 28. Un calme lui ostant tout moien de retraitte, il se trouva engagé au combat, D'Aubigné, Hist. II, 86.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. portug. et ital. calma ; holl. kalm ; angl. calm. Origine inconnue. Diez se demande si on peut le tirer : 1° de calare, se relâcher ; à quoi il oppose que ma n'est pas un suffixe roman ; 2° du bas-latin cauma, chaleur (calma en espagnol et en portugais signifiant aussi le chaud du jour), le chaud du jour étant le moment le plus calme du jour. Bien que au se change rarement en al, cette dernière opinion n'est pas sans vraisemblance. On croit que calm en hollandais et en anglais est emprunté. Le mot français est pris aux langues du midi.