« camper », définition dans le dictionnaire Littré

camper

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

camper

(kan-pé) v. n.
  • 1Être établi dans un camp. L'armée campait aux portes de la ville. Bien camper, bien choisir à chacun son emploi, Corneille, Sert. III, 2.
  • 2 Fig. Séjourner temporairement. Mes gens sont occupés à déménager ; j'ai campé dans ma chambre, Sévigné, 368.

    Familièrement. Il campe, c'est-à-dire il n'a pas de domicile, il déloge souvent.

  • 3 V. a. Établir dans un camp. Près de la Mehaigne, et vers les sources de la petite Ghette, le maréchal de Villeroi avait campé son armée, Voltaire, Louis XIV, 20.
  • 4 Familièrement, placer, mettre. Il campa son chapeau sur sa tête, et partit. Quelqu'un n'a-t-il point vu Comme on dessine sur nature ? On vous campe une créature, Une ève ou quelque Adam…, La Fontaine, Cas de consc.

    Familièrement. Camper là quelqu'un, l'abandonner, le laisser dans l'embarras.

  • 5Donner, attribuer. Vous me la campez belle. Il m'a fallu livrer bataille, sans cela on me campait sur le dos la perte des douze canons, Courier, Lett. I, 125.
  • 6Se camper, v. réfl. S'établir en un camp. Aussitôt qu'Alexandre s'y fut campé. Les Philistins se campèrent à Machmus, à l'orient de Betharen, Voltaire, Phil. IV, 297. Ici nos gens se campèrent ; Et l'espace que voilà Nos ennemis l'occupèrent, Molière, Amph. I, 1.
  • 7Très familièrement, se placer, s'installer, se tenir. Il se campa dans un fauteuil. Il se campa droit devant moi. Et chacun se campant qui de çà, qui de là, Régnier, Sat. VI. Le jeune homme Se campe en une église, La Fontaine, Cand. Mais, ma mignonne, dites-moi, Vous campez-vous jamais sur la tête d'un roi, D'un empereur ou d'une belle ? La Fontaine, Fabl. IV, 3. L'aragne cependant se campe en un lambris, La Fontaine, ib. III, 8.

    Prendre une certaine posture. Il se campe bien.

REMARQUE

Camper se conjugue avec l'auxiliaire avoir quand on veut indiquer le fait même du campement : l'armée a campé hier pour la première fois sur le territoire ennemi ; avec l'auxiliaire être quand on veut indiquer l'état : l'armée est campée depuis dix jours sous les murs de cette place.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils camperent le long d'une petite riviere, Amyot, Cam. 32. Vous, dis-je, enorgueilli de forces animées, Auprès de Montcontour campastes vos armées, Ronsard, 666.

ÉTYMOLOGIE

Camp ; bourguig. champai, jeter. Dans le XVIe siècle, on trouve d'ordinaire campeger, de l'italien campeggiare.