« cape », définition dans le dictionnaire Littré

cape

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cape

(ka-p') s. f.
  • 1Manteau à capuchon fort en usage autrefois et dont les deux sexes se servaient. Ainsi mangeaient les princesses [sous François 1er] couvertes d'une cape de toile cirée, Voltaire, Mœurs, 121.

    Fig. N'avoir que la cape et l'épée, être sans fortune. Et n'ayant pour tout bien que la cape et l'épée, Toute mon espérance aurait été trompée, Regnard, Ménech. II, 1.

    Fig. N'avoir que la cape et l'épée, n'avoir que des dehors, que l'apparence du mérite. Pour le petit marquis, je trouve qu'il n'y a rien de si mince que sa personne, et ce sont de ces mérites qui n'ont que la cape et l'épée, Molière, Mis. V, 4.

    Sous cape, en cachette, à la dérobée, en dessous. L'esprit malin riait sous cape, La Fontaine, Belph. Ne peut-il pas… Rire sous cape de ces tours ? La Fontaine, Oies. Et vous menez sous cape un train que je hais fort, Molière, Tart. I, 1. Io [Mme de Montespan] a été à la messe, on l'a regardée sous cape, Sévigné, 333. Il s'est justifié de ce qu'avait dit sous cape M. de Lauzun, Sévigné, 512. Je riais souvent sous cape de l'embarras de mon père et de ma mère, qui fort souvent ne savaient où se mettre, Saint-Simon, 50, 99. Rire sous cape de toutes les sottises du public, Voltaire, Lett. d'Argental, déc. 1760.

  • 2Actuellement, dans quelques provinces, vêtement dont les femmes se couvrent la tête et les épaules contre le mauvais temps. Sortir en cape.
  • 3 En termes de marine, la cape est la grande voile du grand mât.

    Être à la cape, se mettre, se tenir à la cape, se dit d'un navire qui, la barre sous le vent, et presque à sec de voiles, présente le côté afin de ne plus faire route.

HISTORIQUE

XVIe s. Vestu simplement d'une meschante cappe, Amyot, Nicias, 34. Après quelques sacrifices faits, il vest la chappe de pourpre de la deesse Proserpine, Amyot, Dion, 70. Quelques uns des soudards, en se mocquant, demanderent au herault, si, pour la venue d'une cappette et d'un baston de Lacedaemone, les Syracusains se sentoient si fortifiez qu'ils en deussent avoir les Atheniens en mespris, Amyot, Nicias, 34. … Celuy qui de plein jour Aux cardinaux en cappe a veu faire l'amour, Du Bellay, J. VI, 34, verso. Les autres qui parloient aussi de passer les monts, rioient sous chape, D'Aubigné, Hist. III, 148. Or je sens que mon lecteur me tire par la cape pour ce que je n'ai pas assez marqué la rupture des Estats, D'Aubigné, Hist. III, 173.

ÉTYMOLOGIE

Prononciation picarde de chape (voy. ce mot) ; bourguig. caippe.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CAPE. Ajoutez :
4Dans les manufactures de tabac, synonyme de robe, n° 13.

HISTORIQUE

Ajoutez : XIIIe s. Voians tous, non mie sos cape, Fist decoper Gerbiers li pappe Trestous ses membres un et un, Philippe Mouskes, Chronique, V. 15572.