« cerise », définition dans le dictionnaire Littré

cerise

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cerise

(se-ri-z') s. f.
  • 1Fruit du cerisier ; la peau en est rouge.

    Rouge comme une cerise. Cette jeune fille a les joues rouges comme une cerise.

    Terme de métallurgie. Rouge-cerise, rouge très vif et un peu clair, qui est l'indice d'une très haute température. Fer chauffé au rouge-cerise.

  • 2 Par extension, le fruit du caféier. Du café en cerise. De nombreux esclaves s'empressent à recueillir la cerise du café, Chateaubriand, Natch. II, 65.
  • 3 Terme de vétérinaire. Cerises, petites excroissances charnues, de couleur rouge, qui s'élèvent de la surface des plaies de la sole de chair du cheval.

HISTORIQUE

XIIe s. D'ire et de mautalent [il] rougit come cerise, Sax. XXIII.

XIIIe s. Blanchefleur traïrai [j'empoisonnerai] en pome ou en cerise, Berte, LXXVI. Moult i ot de bones cerises, Et plusors fruiz de maintes guises, Ren. 1285.

XVIe s. De beaux petitz arcz pour tyrer des noyaulx de cerises contre les grues, Rabelais, Pant. IV, 7. En France on appelle cerise le fruit qu'en Languedoc on dit agriote, et la cerise de telle province est nommée en France guine… S'en voient des grosses, moiennes, petites, rondes, longues, plattes, refendues : des rouges, blanches, noires : des aigres, des douces : des molles, des dures… La cerise ou agriote est plus aigre que douce, comme tirant son nom de là ; au contraire la guine est plus douce que aigre… La grosse agriote, aiant la queue courte, le noiau petit, estant de couleur rouge-brun, surpasse les autres en valeur… Parmi les douces, paraissent pour les plus prisées les duracines, appelées aussi graffions, mot pris en Dauphiné pour toutes sortes de guines… Merises sont guines presque sauvages et petites, tenans de l'amer dont elles portent le nom. Cœurs sont assés grosses, poinctues et fendues, ainsi dittes à cause de leurs figure ressemblant, et en leur chair et en leur noiau, aucunement le cœur d'une creature humaine, par aucuns, sans grande raison, appelées aussi cerises heaumées, et leurs arbres, heaumiers. Non plus pouvons-nous dire pourquoi d'autres cerises sont dites pinguereaux, rodanes, greffions et semblables ; très bien des musquates, dont le goust rend raison de leur appellation ; ces noms sont donnés aux guines, non aux agriotes, De Serres, 682. Le pigeon saoul trouve les cerises ameres, Cotgrave C'est folie de manger cerises avec son seigneur, Cotgrave Faire d'une cerise trois morceaux, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Provenç. cereira, serisia ; catal. cirera ; espagn. cereza ; portug. cereja ; ital. ciriegia ; mots dérivés, à l'aide d'un suffixe féminin, du latin cerasus, dit ainsi de Cerasus, Cérasonte, ville du Pont d'où Lucullus rapporta le cerisier en Italie. Pline dit qu'un siècle après son importation en Italie, le cerisier avait déjà pénétré dans l'île de Bretagne.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CERISE.
4À Paris, marchand de cerises, ouvrier maçon des environs. Messieurs, ce n'est pas là une appellation insultante ; nous appelons marchands de cerises les ouvriers de la banlieue de Paris, ceux qui nous environnent, Nadaud, Journ. offic. 21 juin 1876, p. 4365, 1re col.
5 Fig. Faire deux morceaux d'une cerise, distinguer trop subtilement. Il fait ici deux morceaux d'une cerise ; quelle subtile distinction peut-il alléguer entre le sort et le destin ? Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.