« chalumeau », définition dans le dictionnaire Littré

chalumeau

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

chalumeau

(cha-lu-mô) s. m.
  • 1Tuyau de paille, de roseau, et, par extension, de métal, etc. Humer un liquide, souffler une bulle de savon avec un chalumeau.

    Le chalumeau d'or dont se sert le pape à la communion. La distribution du sang de Notre Seigneur se faisait avec un petit tuyau ou chalumeau d'or, Bouteroue, Traité des monnaies, p. 383.

    Terme de botanique. Nom des tiges simples, herbacées, sans nœuds, et plus ou moins fistuleuses.

  • 2Tube de laiton dont les émailleurs et les chimistes se servent pour diriger, au moyen d'un courant d'air, la flamme d'une lampe ou d'une chandelle sur l'objet qu'ils veulent fondre ou soumettre à une forte chaleur.
  • 3Instrument de musique pastorale qui n'était dans l'origine qu'un roseau percé de plusieurs trous. Tircis, je n'ose Écouter ton chalumeau Sous l'ormeau, Car on en cause Déjà dans notre hameau, Vieille chanson rappelée par J. J. ROUSS. Conf. I.

    En poésie, se dit des flûtes et autres instruments d'une musique champêtre. Viendrai-je en une églogue, entouré de troupeaux, Au milieu de Paris enfler mes chalumeaux ? Boileau, Sat. IX. Quand la renommée eut annoncé le départ de Lycon, les bergers dans leur douleur brisaient leurs chalumeaux, Fénelon, XIX, 67. Ainsi le dieu des bois enflait ses chalumeaux, Voltaire, Disc. 5. Ses révolutions [d'Israël] sont tour à tour racontées avec la trompette, la lyre, le chalumeau, Chateaubriand, Génie, II, VI, 2. À peine la musette et l'humble chalumeau Ont rassemblé le soir les galants du hameau, Saint-Lambert, Saisons, hiver.

  • 4En musique, se dit des tuyaux qui s'adaptent au corps de la musette.

    Le registre le plus grave de la clarinette.

  • 5 Terme de chasse. Petite branche que l'on frotte de glu pour prendre les petits oiseaux.

HISTORIQUE

XIIe s. Cinq jougleres od lui [il] menoit, Flahutieles et calimiaus, Lai d'Ignaurès.

XIIIe s. Flahustes, timbre et calimiel, Renart, t. IV, p. 166. Là peüssiez oïr mil calimels cantant, Notices et extraits des bibl. de Suède par GEFFROI, p. 11.

XVe s. Et si emportons nos freteaus, Nos muses et nos canimeaus, Froissart, Pastourelle.

XVIe s. … Faisoit sonner chalumeaux, cornemuses, Marot, I, 166.

ÉTYMOLOGIE

Picard, calumieu ; bourguig. chailemine, s. f. ; provenç. calamel, caramel, calmeilh ; espagn. caramillo ; du latin calamellus, diminutif de calamus (voy. CHAUME). L'ancien français est : au singulier, nominatif chalemels, au régime chalemel ; au pluriel, nominatif chalemel, régime chalemels.