« chasteté », définition dans le dictionnaire Littré

chasteté

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chasteté

(cha-ste-té) s. f.
  • 1Vertu des personnes chastes. La chasteté dans le mariage. La chasteté déjà, la rougeur sur le front, Avait chez les humains reçu plus d'un affront, Boileau, Sat. X.
  • 2 Par extension, abstinence entière des plaisirs de l'amour. Faire vœu de chasteté. Il faudra garder la chasteté, Bossuet, Var. 7.
  • 3 Fig. Correction, pureté. Chasteté de style, Costar, dans BOUHOURS, Nouv. rem.

SYNONYME

CHASTETÉ, CONTINENCE. La chasteté est une vertu morale qui prescrit des règles à l'usage des plaisirs de l'amour ; la continence est une autre vertu qui en interdit absolument l'usage. La chasteté règne dans le mariage ; la continence règne dans les cloîtres. Il y a aussi cette différence que la chasteté est cette vertu considérée en elle-même, et que la continence est la même vertu considérée par rapport à son opposé qui est l'incontinence : il peut y avoir, dans un mariage chaste d'ailleurs, peu de continence.

HISTORIQUE

XIIe s. Vous portiez le pris de beauté Et l'enseigne de chasteé, Romancero, p. 60.

XIIIe s. Chasteé, qui dame doit estre Et des roses et des boutons, la Rose, 2858. Et Drois, et Chasteé et Fois S'enfoïrent à cele fois, ib. 5409.

XIVe s. La beauté et la chasteté de Lucrece, Bercheure, f° 26, verso. Luxure est le pechié, la vertu contraire est chasteté, Ménagier, I, 3.

XVe s. Comment, parler… Et de chasteé est-ce offense ? Mir. de sainte Genevi. En icelle fontaine, pour soi rafreschir, se baignoit Diane, la deesse de chasteté, Froissart, II, III, 14.

XVIe s. Il [Charles-Quint] aime la religion, justice et chasteté, Sleidan, f° 13.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. castitat, castetat ; espagn. castidad ; portug. castitade ; ital. castità ; du latin castitatem, de castus, chaste.