« colombe », définition dans le dictionnaire Littré

colombe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

colombe [1]

(ko-lon-b') s. f.
  • 1Pigeon, en style élevé. Le Saint-Esprit descend sous la figure d'une colombe. Notre-Seigneur a dit : Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes.

    En termes d'histoire naturelle, nom moderne du genre pigeon.

    Colombe du Groënland, nom vulgaire du genre cephus, palmipèdes ne contenant qu'une espèce, laquelle est connue sous le nom de petit Guillemot.

  • 2 Fig. Jeune fille pure et candide. C'est lui [Louis XIV] qui rassembla ces colombes timides, Éparses en cent lieux sans secours et sans guides, Racine, Esth. Prol. L'Esprit-Saint, qui de Dieu fait entendre la voix, Parle-t-il à ton cœur, a-t-il dicté ton choix ? Et, t'appelant parmi ses colombes fidèles, Pour voler jusqu'à lui t'a-t-il prêté ses ailes ? St-Ange, Épître à une novice. Oui, reprend la sainte colombe [la sœur de charité] … à descendre en paix dans la tombe Ma voix préparait les mortels, Béranger, Les deux sœurs de charité.
  • 3Vase de métal où l'on enfermait l'eucharistie.

    Terme d'astronomie. Petite constellation méridionale.

HISTORIQUE

Xe s. In figure de colomb volat à ciel, Eulalie.

XIIIe s. S'ot [Franchise] les chevous et blons et lons, Et fu simple comme uns coulons, la Rose, 1204. Ensement com li faus [faucon] vole après le coulon, Ch. d'Ant. II, 816. Les Sarrazins envoierent au soudanc par coulons messagiers par trois foiz, que le roy estoit arrivé, Joinville, 215.

XVe s. Notre bonne bourgeoise abandonna son mari en ce colombier, et le laissa roucouler toute la nuit avec les coulons, Louis XI, Nouv. LXXXVIII.

XVIe s. Et est un mesme propos comme si quelcun disoit que tout coulomb fust le Saint-Esprit, pourtant qu'il est apparu en telle espece, Calvin, Instit. 1177. On a beau dire, une colombe est noire, Un corbeau blanc…, Marot, II, 56. Mais au coussin plume très blanche et pure D'un blanc coulomb le grand ouvrier a mis, Marot, II, 261. L'une plantoit herbes en un verger ; L'autre paissoit coulombs et tourterelles, Marot, III, 296. L'herbe Robert, le pied de coulon, le plantain, Paré, XVI, 35. Mon plaisir en ce mois c'est de voir les coloms S'emboucher bec à bec de baisers doux et longs, Ronsard, 242. À colombes saoules cerises sont ameres, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 172.

ÉTYMOLOGIE

Saintonge, coulombe ; provenç. columba, colombe, colomb, pigeon ; catal. coloma, colom ; ital. colomba, colombo ; du latin columba, columbus ; grec ϰόλυμϐος, plongeur, par une confusion des oiseaux plongeurs et des pigeons. L'ancien français disait colomb, au masculin, pour pigeon.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COLOMBE. Ajoutez :
4 Dans l'Aunis, outil de tonnelier, sorte de grand rabot dont une extrémité repose sur deux pieds et l'autre sur le sol, de manière à représenter grossièrement la forme d'un oiseau, Gloss. aunisien, 1870, p. 90.

HISTORIQUE

Ajoutez :

XIIe s. Ains que les os [les armées] se fuscent de l'estanc remuées, Lor vient mult grans compagne [compagnie] de coulombes bendées [rayées], li Romans d'Alexandre, p. 294.