« coloris », définition dans le dictionnaire Littré

coloris

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coloris

(ko-lo-ri) s. m.
  • 1Partie de la peinture par laquelle on donne aux objets qu'on peint la couleur qui leur convient. Ce tableau pèche par le coloris.
  • 2 Par extension, éclat des couleurs au teint et sur les fruits. Le coloris d'une prune. L'autre broie en riant le coloris des moines, Boileau, Lutrin, II. Quand j'ai bu du vin de Champagne, j'ai, le lendemain, le coloris obscur, les nuances brouillées et des erreurs au teint qui me vieillissent de dix années, Regnard, Critique du lég. 8.
  • 3 Fig. Éclat du style qui permet de le comparer aux reflets de la peinture. Il n'y a point de si petits caractères qu'on ne puisse rendre agréables par le coloris : le fleuriste de la Bruyère en est la preuve, Vauvenargues, Nouv. max. 65. Né avec cet enjouement qui répand un coloris de finesse sur la raison, et d'aménité sur les vertus, Diderot, À mon frère. Il ne s'agira plus que de retoucher le tableau et de lui donner du coloris, Voltaire, Lett. d'Argental, 12 sept. 1764. De sa main triomphante il [le roi de Prusse] me trace une épître, Une épître où son cœur a paru tout entier ; Je vois le bel esprit, et l'homme et le guerrier ; C'est le vrai coloris de son âme intrépide, Voltaire, Ép. LI.

    Fig. Ce qui masque. J'ai vu mille peines cruelles Sous un vain masque de bonheur, Mille lâchetés infidèles Sous un coloris de candeur, Gresset, Chartreuse.

ÉTYMOLOGIE

Ancien participe colori (voy. COLORIER). Si compaignon fierent [frappent] de lor brans coloris, Ch. d'Ant. VIII, 977. Ital. colorito. L'orthographe de ce mot aurait dû être colori, et non coloris, où l's ne s'explique pas.