« communément », définition dans le dictionnaire Littré

communément

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

communément

(ko-mu-né-man) adv.
  • Le plus ordinairement. Cela se dit communément. On les trouve communément dans les rues, Voiture, Lett. 30.

    Communément parlant, à parler communément, selon l'opinion ou la façon de parler commune. Toutefois, communément parlant, semblables entreprises produisent semblables événements, Guez de Balzac, le Prince, chap. 12. Communément parlant et eu égard à l'ordre du monde, Guez de Balzac, liv. IV, Lett. 13.

REMARQUE

Cet adverbe devrait être communement ; mais il y a longtemps que la prononciation y met un accent aigu (abus autorisé par l'usage, dit Chifflet au XVIIe siècle).

HISTORIQUE

XIe s. Et li Franceis fierent [frappent] comunement [tous ensemble], Chr. de Rol. CIX. Jusque il viennent au champ cumunement, ib. CXXVI. Cumunement [tous ensemble] li prometent leur feiz, ib. CCXLVIII.

XIIe s. Hylaires de Cicestre le greva durement, Gilebert Foliot de Lundres ensement ; Li cardenal se tindrent al rei communement ; Si qu'en tute la curt n'out nul maintienement, Th. le mart. p. 100.

XIIIe s. Tous li païs i ert [était] venus communement, Berte, CXXXIII. Ensi furent communement li Grieu et li François ensemble de toutes choses et de marcheandises et d'autres biens, Villehardouin, LXXXVII.

XVe s. Cils chevaliers et cils escuyers de Bigorre se recueillirent tous ensemble et firent leur amas à Tournay par où leur passage estoit communement, Froissart, II, III, 9. Les Anglois sont communement envieux sur toutes estranges gens, quand ils sont à leur dessus, Froissart, I, I, 16. Et se deslogerent [tous les seigneurs] tout communement, Froissart, I, I, 84. Messire Bouciquaut avoit esté en sa jeunesse communement en voyage avec le bon duc de Bourbon, Bouciq. part. I, ch. 16.

XVIe s. L'office de gouverner le monde lui compete communement [en commun] avec le Pere, Calvin, Instit. 81. La fortune qu'on appelle communement, est possible conduite par un gouvernement caché, Calvin, ib. 141. L'on appelle communement ces mottes les testes de chien, Amyot, Pélop. 58. Les courtisans, qui n'ont communement pas l'authorité de la justice agreable, D'Aubigné, Hist. I, 84. Je treuve que les premiers sieges sont communement saisis par les hommes moins capables, Montaigne, I, 168. À l'encontre de cette violente ordonnance, il fut veu communement des peres et meres se desfaisants eulx mesmes, et d'un plus rude exemple encores, precipitants, par amour et compassion, leurs jeunes enfants dans des puits, pour fuyr à la loi, Montaigne, I, 297.

ÉTYMOLOGIE

Commune, et le suffixe ment ; espagn. comunmente ; ital. comunemente.