« conduit.2 », définition dans le dictionnaire Littré

conduit

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conduit [2]

(kon-dui ; le t se lie : kon-dui-t étroit ; au pluriel l's se lie : des kond-ui-z étroits) s. m.
  • 1Canal étroit ou tuyau par lequel un liquide ou un fluide peut circuler. Conduit souterrain. Boucher un conduit. Les conduits de la respiration, de la déglutition.

    Boyau par lequel on chemine sous terre ou à travers des murailles. Je sais qu'il fit trancher et clore ce conduit Par où ce grand secours devait être introduit, Corneille, Pomp. V, 3.

    Espace vide laissé sous la plaque du foyer d'un poêle, pour le passage de l'air froid.

    Terme d'anatomie. Conduit auditif, le pertuis qui est à l'oreille et qui conduit jusqu'au tympan.

  • 2 Terme de marine. Poulie ou autre support par où passe une manœuvre.

    Terme de métier. Appui d'un outil.

    Petit tube renfermant les fils de fer d'une sonnette.

  • 3Dans l'ancienne musique, sorte de motet.

HISTORIQUE

XIIe s. Dunc enveia li bers [le baron] al cunte dous [deux] abez, Qu'il li doinse conduit, qu'il seit ultre passez Par Flandres, ù il est venuz e arivez, Th. le mart. 51. Or i parra se preus serez ; Or le verrai ; or i parra Se vostre conduiz [conduite, compagnie] me garra, la Charrette, 1530.

XIIIe s. Souvent s'est commandée au dame Dieu conduit, Berte, XXXVI. Puis ont lur dame remenée Li riche ome de la contrée à grant conduit en son palais, Grégoire le Grand, p. 31. Totes ces ewes ki par leur nature sont douces premierement prendent autres natures par les conduis ù eles passent, Alebrand, f° 8. Et s'en r'alerent par le conduit le comte de Savoie qui les conduisit jusques à Rome. Chr. de Rains, p. 128. Or volons en ceste seconde partie tretier des chaucies, des tonlius, des travers, des conduis [sorte de taxe], des rivages, Liv. des mét. 375. Entendez ça, ne vos anuit ; Renart est venuz par conduit, Por droit faire et por amender Ce qu'on li saura demander, Ren. 11050. Celui qui chace sanz conduit [permission] El bois, et sa venoison emble…, ib. 17612. Si te vantas que tot sanz livres Chanteroies bien un conduit ; Lors commenças à si grant bruit Que tuit cil de la vile vindrent, ib. 14429. Ains irés par joliveté, Chantant en pardurableté Motez, conduis et chançonnettes, ib. 20859. Tuit cil qui sunt el marcié, ou en alant ou venant du marcié, sunt el conduit le conte et doivent avoir sauf aler et sauf venir, Beaumanoir, XXX, 16.

XVe s. Ne demeura pas quinze jours après que Espaignolet avec sa route s'en vint de nuit bouter ens ou conduit dont l'allée respondoit au chastel, Froissart, II, III, 23. Ainsi reconquist la dite roine le royaume d'Angleterre, sous le confort et conduit de monseigneur Jean de Hainaut, Froissart, I, I, 22.

XVIe s. Ilz disoient que ce n'estoit pas une esquinance qui luy avoit estouppé la nuict le conduit de la voix, Amyot, Démosth. 36. Les esgouts soubterrains, et les conduits d'eaux dont la ville est toute pleine, Amyot, Pyrrh. 73.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. conduch ; espagn. condutto ; ital. condotto ; du latin conductus (voy. CONDUIRE).