« coteau », définition dans le dictionnaire Littré

coteau

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coteau

(ko-tô) s. m.
  • 1Penchant d'une colline ; petite colline. Coteau planté de vignes. Les coteaux qui bordent la Saône. J'ai des argus aux coteaux d'alentour Qui feront leur devoir d'y veiller nuit et jour, Rotrou, Antig. IV, 1. Si, par exemple, une grande plaine a une pente vers un coteau et s'y termine, toutes les eaux que la plaine recevra du ciel seront déterminées à couler vers ce coteau, qui les rassemblera encore, et elles se trouveront en abondance au pied, Fontenelle, Couplet. … Ô coteaux du Taygète, Par les vierges de Sparte en cadence foulés, Oh ! qui me portera dans vos bois reculés ! Delille, Géorg. II. Et, comblant les vallons et rasant les coteaux. D'un sol heureux formait d'insipides plateaux, Delille, Jardins, I. Et le coteau renvoie Bien avant dans la nuit les éclats de leur joie, Delille, Imagin. VII. En champagne, en Bourgogne, Les coteaux sont grêlés, Béranger, On s'en....
  • 2Ordre des coteaux, nom badin qu'on a donné, dans le XVIIe siècle, aux gens d'un goût fin et délicat, qui non-seulement savaient distinguer les meilleurs vins, et de quel coteau ou de quel vignoble ils venaient, mais qui avaient la même délicatesse de goût pour tout ce qui sert à la bonne chère. Un profès de l'ordre des coteaux, ou, simplement, un coteaux, était un gourmand du premier ordre, en faisant entrer dans cette idée tout ce qui fait les délices de la table. Le dîner de M. de Valavoir effaça entièrement le nôtre par l'extrême délicatesse qui a surpassé celle de tous les coteaux, Sévigné, 124. Qu'ils se contentent d'être gourmets ou coteaux, La Bruyère, IX. Surtout certain hâbleur à la gueule affamée, Qui vint à ce festin, conduit par la fumée, Et qui s'est dit profès dans l'ordre des coteaux, A fait en bien mangeant l'éloge des morceaux, Boileau, Sat. III.

    Saint-Évremont dînant chez M. de Lavardin, évêque du Mans, cet évêque se prit à le railler sur sa délicatesse. " Ces messieurs, dit-il en parlant de lui, du comte d'Olonne et du marquis de Bois-Dauphin, outrent tout à force de vouloir raffiner sur tout… Pour le vin, ils n'en sauraient boire s'il ne vient d'un des trois coteaux d'Aï, d'Haut-Villiers et d'Avenay. " Saint-Évremont ne manqua pas de faire part à ses amis de cette critique ; et ils répétèrent si souvent ce que le prélat avait dit des coteaux, qu'on les appela les trois coteaux ; et bientôt on imagina l'ordre des coteaux.

REMARQUE

L'orthographe devrait être côteau, puisque l'ancienne forme est costeau ; mais l'usage a effacé l'accent dans l'écriture, après l'avoir effacé dans la prononciation. Il faudrait aussi supprimer l'e (cotau) comme le montre l'étymologie.

HISTORIQUE

XVIe s. Le soleil ayant tiré et enlevé les vapeurs du brouillas jusques à la cyme des cousteaux, Amyot, Timol. 36.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. costal ; bas-latin, costale, coteau, dans un texte du XIVe siècle, de costa, côte.