« cribler », définition dans le dictionnaire Littré

cribler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cribler

(kri-blé) v. a.
  • 1Passer au crible. Il faut cribler le froment et rejeter l'ivraie, Voltaire, Sing. de la nat. 186.

    Fig. Et criblant mes raisons pour en faire un bon choix, Régnier, Sat. XI. Nous criblons le discours au choix se variant, Régnier, Sat. IX.

  • 2Percer de trous nombreux. Cribler quelqu'un de coups de stylet.

    Fig. Le mal nous crible et nous pénètre de tous côtés, Voltaire, Memmius, X.

  • 3Se cribler, v. réfl. Être criblé. Ces parties se criblant dans les petites branches des carotides, Descartes, Fœtus, 3.

    Se percer l'un l'autre de beaucoup de coups. Sœurs [Cités sœurs, Semlin, Belgrade], à vous cribler de blessures Espérez-vous un grand renom ? Hugo, Orient. 35.

HISTORIQUE

XVIe s. Je cognois que je seme au rivage infertile, Que je veulx cribler l'eau, et que je bats le vent, Du Bellay, J. VI, 15, verso. L'on couvrira les pepins de deux doigts de terre, qu'on y criblera par dessus, De Serres, 632.

ÉTYMOLOGIE

Picard, guerbler ; wallon, crîler ; rouchi, creuler, gribler ; génev. quibler ; Berry, crubler ; espagn. cribar ; portug. crivar ; du latin cribrare (voy. CRIBLE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CRIBLER. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Et le Seigneur dist à Simon : Simon, voicy Satan a demandé de vous cribler comme le forment, Luc, XXII, 31, Nouv. Testam. éd. Lefebre d'Étaples, Paris, 1525.