« croisée », définition dans le dictionnaire Littré

croisée

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

croisée

(kroi-zée) s. f.
  • 1Fenêtre en croix comme on en voit dans les vieux châteaux, où l'espace total était divisé en quatre par une croix de pierre.

    Aujourd'hui châssis vitré, ordinairement à battant, qui clôt une fenêtre. Fermer, ouvrir la croisée.

  • 2 Par extension, ouverture pratiquée dans le mur d'un édifice pour donner du jour à l'intérieur, et que clôt le châssis.

    Demi-croisée, petite fenêtre qui n'a que la moitié de la largeur d'une croisée, bien qu'elle en ait toute la hauteur.

  • 3Endroit où se croisent les chemins. À la première croisée de chemins qu'elle rencontra, La Fontaine, Psyché, II, p. 146. Je délibérais aux croisées des chemins, Rousseau, Conf. IV.
  • 4Petits bâtons croisés au haut de la ruche par dedans, autour desquels les abeilles font leur cire.

    Sorte de triangle, fixé à la lanterne d'un moulin, et communiquant un fort mouvement d'oscillation au babillard.

    Les quatre branches insérées dans l'axe d'un dévidoir.

  • 5 Terme de tisserand. Entrelacement de fils bien serrés ensemble.

    Terme d'horloger. Rayons qui maintiennent le centre d'une roue.

    Terme de marine. Partie de l'ancre qui forme la croix sur la verge.

    La grande envergure des voiles vue en mer ; la longueur de leurs vergues en rade.

    Terme d'imprimerie. Pièces de bois qui, se croisant, sont attachées aux tourillons d'en haut d'une presse.

    Outil du couverturier et du potier d'étain.

HISTORIQUE

XIVe s. Avoir emploiez nos carreaulx et grez es terres d'aucuns seigneurs hors de la croisie [voirie] de Paris, Du Cange, croiseia. Jehannot fu feruz d'un espié ou de la croisie d'icellui espié, Du Cange, ib.

XVe s. Entr'autres en y a une [épée] qui a cinq croix en la croisée, Bibl. des Chartes, 4e série, t. V, p. 363. Lances leur furent baillées, et là de premiere course ne firent point d'atteinte ; à la seconde firent une rude croisée, De la Marche, Mém. liv. I, p. 322, dans LACURNE. À la neufiesme et derniere course d'icelles armes, le chevalier atteindit sur le bord de la croisée de l'armet de l'escuyer, et fut l'atteinte si grande que la coiffe fut enfoncée jusques à la teste, De la Marche, ib. Il trouva une espée qui avoit un pied et demy de long, tant richement estoffée qu'il la faisoit bon veoir, et sur la croisée avoit un brevet qui disoit…, Perceforest, t. IV, f° 37. Icelui duc le fit pendre sur son chemin, avec deux autres qui estoient du party de ceux de la ville de Gand, à la croisée d'un moulin à vent, M. de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 654, dans LACURNE.

XVIe s. Un autre aleman luy rua une halebarde sur la teste de telle force, que jusques à la croisée de l'eschine le fouldroya, Jean D'Auton, Ann. de Louis XII, p. 168, dans LACURNE. S'estant doncques mis à l'une des croysées de la fenestre, et les dits sieurs en l'autre, Carloix, II, 11. Il y aura une grande hallée, qui croisera ledit jardin, et aux quatre bouts de ladite croisée, il y aura un amphitheatre, Palissy, 58.

ÉTYMOLOGIE

Croisé 1, à cause de la disposition des montants et des traverses ; Berry, queroisée ; wallon, creûhelade.