« cruellement », définition dans le dictionnaire Littré

cruellement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cruellement

(kru-è-le-man) adv.
  • 1D'une manière cruelle, avec cruauté. Il le fait mourir cruellement. Cruellement docile aux leçons de ton maître, Voltaire, Fanat. III, 8.
  • 2D'une façon douloureuse. Cruellement humilié. Cruellement blessé, mais trop fier pour me plaindre, Voltaire, Zaïre, IV, 2. Cruellement trompé, je t'ai trompé toi-même, Voltaire, Tancr. V, 6. La marmotte a les quatre dents de devant assez longues et assez fortes pour blesser cruellement, Buffon, Marmotte. Enfin on atteignit Gjatz avec la nuit ; mais cette première journée d'hiver avait été cruellement remplie ; l'aspect du champ de bataille, de ces deux hôpitaux abandonnés, cette multitude de caissons livrés aux flammes, ces Russes fusillés…, Ségur, Hist. de Nap. IX, 8.
  • 3 Familièrement. Cruellement laid, très laid. Chamillart se trouva d'autant plus flatté [de la demande de la Feuillade] que sa fille était cruellement vilaine, Saint-Simon, 99, 56. L'esprit y est toujours naturel et exempt de ce jargon ridicule, à la fois puéril et barbare, dont plusieurs de nos pièces modernes sont si cruellement infectées, D'Alembert, Éloges, Boissi. Sa gloire, cruellement obscurcie par la fin de son règne, au moins si on en juge par les événements, D'Alembert, Éloges, Card. d'Est.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et quant il meffont, li baillis les doit plus cruelment punir de lor meffet que nule autre maniere de gent, Beaumanoir, 25.

XVe s. [Le prince doit] Requerir crueusement Son ennemi, et mener doucement Ses vrais subgiez, sans asservir nulli, Deschamps, Des vertus nécess. au prince.

ÉTYMOLOGIE

Cruelle, et le suffixe ment ; provenç. cruzelmen ; catal. crudelment ; espagn. cruelmente ; ital. crudelmente. L'ancien adverbe était cruelment, régulièrement formé, et crueusement, irrégulièrement formé.