« culbuter », définition dans le dictionnaire Littré

culbuter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

culbuter

(kul-bu-té) v. a.
  • 1Faire faire la culbute à quelqu'un, le renverser violement. Il le culbuta du haut en bas de l'escalier. J'ai transi de vous voir passer de nuit cette montagne [Tarare] que l'on ne passe jamais qu'entre deux soleils et en litière ; je ne m'étonne pas si vos parties nobles ont été si culbutées, Sévigné, 21.

    Par extension. Culbuter l'ennemi, le rompre et le mettre en fuite. Caulaincourt répondit : vous m'y verrez tout à l'heure mort ou vif ; il part aussitôt et culbute tout ce qui lui résiste ; puis, tournant subitement à gauche avec ses cuirassiers, il pénètre le premier dans la redoute sanglante où une balle le frappe et l'abat, Ségur, Hist. de Napol. VII, 11. Dix mille chevaux russes, dans une rencontre d'avant-garde, avaient culbuté Sébastiani et sa cavalerie, Ségur, ib. VI, 1.

    Fig. Culbuter quelqu'un, le faire tomber du pouvoir ; ruiner son crédit. Une coalition dans le parlement culbuta le ministère tory. Les amis de Law tirèrent sur le temps et culbutèrent le garde des sceaux, Saint-Simon, 451, 114.

    Terme d'imprimerie. Se dit en parlant des feuilles que l'on met tout de suite en retiration sur la même forme et que l'on retourne in-octavo.

  • 2 V. n. Tomber, faire la culbute. Il fit un faux pas et culbuta. Heurtant une porte… ainsi [aussitôt] qu'elle obéit, je vins à culbuter, Régnier, Sat. X.

    Fig. Tomber du pouvoir ou de la richesse. Il faut relever d'anciennes familles qui relèveront la monarchie si elle culbute en Espagne, Courier, II, 267. Qu'un ministre culbute, Il doit tout, à l'en croire, emporter dans sa chute, Delavigne, la Popularité, IV, 3. La Touane et Sauvion, trésoriers de l'extraordinaire des guerres, culbutèrent et firent banqueroute, Saint-Simon, 92, 215.

  • 3Se culbuter, v. réfl. Faire la culbute. Et les petits en même temps, Voletants, se culebutants, La Fontaine, Fabl. IV, 22. (La Fontaine a écrit ici culebuter, comme il écrivait culebute ; voy. CULBUTE.)

HISTORIQUE

XVIe s. Les forts chevaux qui de peur tresbuscherent, Culebutans tous ensemble, arracherent Leurs cols du joug, Marot, IV, 72. Et d'où vient que l'yvrognerie, la morsure du chien enragé, une fievre ardente, un coup en la teste, une fumée montant de l'estomach, et autres accidens, feront culbuter et renverseront entierement le jugement…, Charron, Sagesse, I, 14.

ÉTYMOLOGIE

Cul, et buter ou bouter, mots qui d'ailleurs sont étymologiquement identiques.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CULBUTER. Ajoutez :

Terme de turf. Retomber en arrière, en voulant franchir une barrière.