« désabusé », définition dans le dictionnaire Littré

désabusé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

désabusé, ée

(dé-za-bu-zé, zée) part. passé.
  • Qui n'est plus abusé. Désabusé par une rude expérience. Je vois, je sais, je crois, je suis désabusée, Corneille, Poly. V, 5. Je suis désabusée des projets des hommes, Sévigné, 574. Ce superbe croit s'élever au-dessus de tout et au-dessus de lui-même, quand il s'élève, ce lui semble, au-dessus de la religion, qu'il a si longtemps révérée ; il se met au rang des gens désabusés, Bossuet, Anne de Gonz. Et de son vain courroux trop tard désabusé, Racine, Alex. III, 2. Cher ami, si mon père, un jour désabusé, Plaint le malheur d'un fils faussement accusé, Racine, Phèd. V, 6. De ton espoir frivole es-tu désabusé ? Racine, Athal. V, 5. De mon aimable erreur je fus désabusée, Racine, Bérén. II, 2. Roxane méprisée Bientôt de son erreur sera désabusée, Racine, Baj. I, 4. Voir Télémaque si désabusé des victoires et des conquêtes, Fénelon, Tél. XXII. Mais de ce style enfin la cour désabusée Dédaigna de ces vers l'extravagance aisée, Distingua le naïf du plat et du bouffon…, Boileau, Art p. I. La vérité est que ce secret-là n'est qu'une chimère… je n'en ai été désabusé qu'ici-bas, Fontenelle, Artémise, Raimond Lulle. Si vous êtes désabusé du monde, Massillon, Car. Resp. hum.