« damnable », définition dans le dictionnaire Littré

damnable

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damnable

(dâ-na-bl') adj.
  • 1Qui mérite, qui attire la damnation, en parlant des choses. Une opinion, une doctrine damnable. Or elles [des opinions] ne sont pas damnables, si elles se sont trouvées dans les martyrs, si l'Église les y a vues et les y a tolérées, Bossuet, Var. 1er avert. § 23.

    Qui mérite d'être damné, en parlant des personnes. Les faire damnables de cette sorte, c'est sans doute les faire pécheurs, et Luther l'enseigne aussi en termes formels, Bossuet, Var. 2e avert. § 11.

  • 2Qui mérite la réprobation, abominable. Celse dit avec les Juifs que Jésus-Christ avait appris les secrets des Égyptiens, c'est-à-dire la magie, et qu'il voulut s'attribuer la divinité par les merveilles qu'il fit en vertu de cet art damnable, Bossuet, Hist. II, 12. Ces damnables exemples, Bossuet, ib. II, 1. La passion dominante fut une damnable ambition, Bourdaloue, Myst. Épiph. t. I, p. 123. Porte, porte aux tyrans tes damnables maximes, Corneille, Perthar. II, 3. Je ne recherche plus la damnable origine De cet aveugle amour où Placide s'obstine, Corneille, ib. II, 5. Va, dangereux ami, que l'enfer me suscite, Ton damnable artifice en vain me sollicite, Corneille, Théodore, V, 3. Ah ! mon fils, étouffez ce damnable dessein, Rotrou, Antig. I, 6. Ces damnables complots sont des gens de la cour, Rotrou, Bélis. Il, 9.

HISTORIQUE

XVe s. Disant que oncques n'avoit failly, mais soustendroit que le duc de Clocestre avoit malvaise querelle et dampnable, Fenin, 1425.

XVIe s. Ceste surprise n'estoit pas moins damnable ny moins meschante, que celle de la Cadmée à Thebes, Amyot, Agésil. 41.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. dampnable ; anc. espagn. dañable, damnable ; ital. dannabile ; du latin damnabilis, digne d'être condamné, de damnare (voy. DAMNER).