« destruction », définition dans le dictionnaire Littré

destruction

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destruction

(dè-stru-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • Action de détruire ; résultat de cette action. Souvenez-vous de ce que Platon nous apprend de la destruction de l'île Atlantique, abîmée il n'y a pas plus de dix mille ans, Voltaire, Dial. 29. Se peut-il qu'en ce temps de désolation, En ce jour de carnage et de destruction…, Voltaire, Orphel. I, 1. Je serais fort porté à penser que la destruction de notre globe n'arrivera que lorsque les hommes auront épuisé la connaissance des objets qu'il renferme, Bonnet, Consid. corps organ. Œuvres, t. V, p. 93, dans POUGENS. Il est entre les animaux des guerres éternelles ; mais les choses ont été combinées si sagement que la destruction des uns fait la conservation des autres, Bonnet, Contempl. nat. 5e part. ch. 16. La vue du désordre ne déplaît pas toujours ; elle étonne quelquefois ; celle de la destruction afflige, Raynal, Hist. phil. VII, 28. Enfin [sous le feu de l'artillerie française] les Russes s'arrêtèrent, n'osant avancer davantage et ne voulant pas reculer, soit qu'ils fussent saisis et comme pétrifiés d'horreur au milieu de cette grande destruction, ou que dans cet instant Bagration ait été blessé, Ségur, Hist. de Napol. VII, 10.

HISTORIQUE

XIIe s. La reregarde de la grant ost Charlon Sera par nous mise à destrucion, Ronc. p. 40. Or vont li nostre à grant destrucion, ib. p. 76. Il ot de soif si grant destruction [souffrance], ib. p. 100. Lors est fait de son cors si grant destrucions, ib. p. 200. Kar li serjant le rei erent en la maisun, Qui al partir la mistrent en tel destructiun, N'i trovissiez d'estor nis [même] le menur chapun, Th. le mart. 61.

XIIIe s. Et Johannis prist homes et femes et enfans et proies, et en fist grant destruction, Villehardouin, CLXIV. Il n'i porent trover pais en nule maniere que ce ne fust à lor destruction et à lor deshonneur, Chron. de Rains, 121. Cil qui queroient ma destrucion disoient : quant morra il ? Psautier, f° 51. Pieres [l'hermite] s'en va fuiant tous seus, sans compaignons ; Desci que dedens Rome n'oublia esperons, Et conta l'apostoile de lor destructions, Ch. d'Ant. I, 665.

XIVe s. La mort est destructtion de vie, Oresme, Eth. 22.

XVe s. Encore ressoignoit-il [craignait-il] la guerre pour un autre cas, c'est à savoir grands destructions de corps et de chevance, Froissart, II, II, 52.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. destruccio ; espagn. destruccion ; ital. distruzione ; du latin destructionem, de destruere (voy. DÉTRUIRE).