« dispos », définition dans le dictionnaire Littré

dispos

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dispos

(di-spô. Chifflet, Gramm. p. 216, dit que l's ne se prononce pas, même devant une voyelle ; aujourd'hui, dans le parler soutenu, on la lie : un homme di-spô-z et agile) adj. m.
  • Propre à tout ce qui demande de l'agilité. [Il] Le traversa d'un dard par un jaloux ennui De le voir plus dispos et plus léger que lui, Tristan, Panthée, I, 4. Mon éloquence est sans seconde, Je suis de la langue dispos, Et n'ai su me taire à propos, Benserade, Ballet de la nuit, 2e entrée de Protée, dans RICHELET. Lors, dispos du talon, je vais comme un chat maigre, Régnier, Sat. X. Que le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l'autre moi frais, gaillard et dispos, Molière, Amphit. II, 1.

    Il se dit aussi de l'esprit, du moral. L'échange des pensers veut une âme plus vive, Des sens moins paresseux, un esprit plus dispos, Delille, Convers. II.

REMARQUE

Cet adjectif n'a point de féminin. Il est dommage qu'on ne reprenne pas ce féminin qui est dans l'historique et il faut louer ceux qui tentent de le remettre en usage : Pour les pauvres toujours attentive et dispose, Elle leur détaillait jusqu'à la moindre chose, Brizeux, dans le Dict. de POITEVIN.

HISTORIQUE

XVe s. Qui trop au mesnage pense Et qui compte sa despense, N'ayant en l'esprit repoz, Ne peut vivre bien dispoz, Basselin, XXXII.

XVIe s. Les plus dispos des Basques qui sautoient la muraille apprirent à leurs ennemis à la franchir aussi, D'Aubigné, Hist. I, 295. Il les trouverent toutes trois belles, disposes et esveillées, Despériers, Contes, V. Comba, qui estoit dispost et fort, le pousse et renverse par terre, Carloix, VI, 46. Ny baladins aux dispostes gambades, Ronsard, 778.

ÉTYMOLOGIE

Lat. dispostus, contracté de dispositus, participe passif de disponere, disposer, de dis… préfixe, et ponere, mettre (voy. PONDRE).