« dogue », définition dans le dictionnaire Littré

dogue

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dogue

(do-gh') s. m.
  • 1Gros chien de garde à nez écrasé et à lèvres pendantes. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, La Fontaine, Fabl. I, 5. Les dogues gémissants, en hurlements funèbres Appellent-ils leur maître errant dans les ténèbres? Ducis, Oscar, I, 2.

    Être d'une humeur de dogue, avoir de l'humeur comme un dogue, et, simplement, être comme un dogue, être de très mauvaise humeur. Je ne réponds pas maintenant, parce que, en vérité, je suis d'une humeur de dogue, Courier, Lett. I, 111.

  • 2Homme violent qui se lance ou qu'on lance contre quelqu'un. Du faubourg Saint-Médard les dogues aboyèrent, Et les renards d'Ignace avec eux se glissèrent, Voltaire, Ép. XCV. Nous ajoutons que les fanatiques ignorants qui ont écrit contre lui [ Montesquieu] avec tant d'amertume et d'insolence n'ont connu aucune de ses véritables erreurs, et que nous révérons avec les honnêtes gens de l'Europe tous les passages après lesquels ces dogues du cimetière Saint-Médard ont aboyé, Voltaire, Dict. phil . Lois ( Esprit des).
  • 3 S. m. pl. Terme de chasse. Chiens dont on se sert pour assaillir et coiffer les sangliers et les loups.
  • 4 Terme de marine. Dogue d'amure, trou pratiqué dans le plat-bord du navire, entre le grand mât et le mât de misaine, mais plus près de celui-ci que de l'autre ; ainsi dit, parce qu'il avait à son orifice extérieur un masque de chien aboyant, Jal Aujourd'hui le dogue d'amure est supprimé.

HISTORIQUE

XVe s. En un matin, en m'esbatant À une fille qui a vogue, Seurvint une grant vielle dogue De la quelle ne fuz content, Œuvres de R. Collerye, p. 149, dans LACURNE.

XVIe s. Qui le mastin villageois, A veu tombé sous la force Du genereux dogue anglois, Du Bellay, J. II, 50, verso.

ÉTYMOLOGIE

Angl. dog, chien.