« emphase », définition dans le dictionnaire Littré

emphase

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emphase

(an-fâ-z') s. f.
  • 1Exagération dans l'expression, le ton, la voix, le geste. Vous ne les liriez pas avec assez d'emphase, Desmarets, Visionnaires, III, 4. Il réprime des mots l'ambitieuse emphase ; Ici le sens le choque, et plus loin c'est la phrase, Boileau, Art p. I. Ces mots [contre la corruption de Rome] ont dans sa bouche [de Juvénal] une emphase admirable, Boileau, Sat. X. Les plus grandes choses n'ont besoin que d'être dites simplement, elles se gâtent par l'emphase, La Bruyère, V. Ce calme des passions qu'ils annonçaient avec tant d'emphase, Massillon, Av. Noël. Le prince d'Orange aima mieux traiter avec un homme droit, franc et libéral, tel qu'était M. de Boufflers, qu'avec l'emphase, les grands airs et la variété du maréchal de Villeroy, Saint-Simon, 49, 77. Surtout, ne confondez jamais l'emphase avec la chaleur et la force, Genlis, Théât. d'éduc. le Magistrat, I, 9. Il lui détaille avec emphase les occupations qui l'accablent, les travaux dont il est chargé, Genlis, Veillées du chât. t. III, p. 13, dans POUGENS.
  • 2 Terme de rhétorique. Figure qui consiste à employer un mot qui a beaucoup de force, comme enflammé de colère, perdu de dettes, et qui, ne différant pas de la métaphore, de l'hyperbole, ne mériterait pas de porter un nom particulier.

HISTORIQUE

XVIe s. Au premier qui me ramene et qui me demande la verité nue et crue, je quitte soubdain mon essort, et la lui donne sans exageration, sans emphase et remplissage, Montaigne, IV, 181.

ÉTYMOLOGIE

Ἔμφασις, emphase, proprement apparence, de ἐν, en, et φάσις, apparition (voy. PHASE).