« fanal », définition dans le dictionnaire Littré

fanal

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fanal

(fa-nal) s. m.
  • 1Feu qu'on allume durant la nuit au sommet des tours, à l'entrée des ports, le long des plages maritimes. Chercher sans boussole un fanal presque inaccessible, Rousseau, Prom. 3. Astre inutile à l'homme [la lune], en toi tout est mystère ; Tu n'es pas son fanal, et tes molles lueurs Ne savent pas mûrir les fruits de ses sueurs, Lamartine, Harm. I, 10.

    Par extension. Dès que l'on verra sur le haut des montagnes Briller de loin en loin des fanaux allumés, Lemierre, G. Tell, II, 8.

    Fig. Athènes étant comme le fanal de toute la terre, elle ferait éclater partout la gloire de ses actions, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VII, p. 189, dans POUGENS.

  • 2Grosse lanterne dont on se sert à bord des vaisseaux. Au XVIIe siècle, les officiers généraux portaient trois fanaux à l'arrière, auxquels l'amiral en ajoutait un fixé à la grande hune ; alors tous les vaisseaux avaient un fanal derrière, Jal En 1685, j'eus ordre d'aller à Rochefort armer le Bourbon [vaisseau de 3e rang] et de le mener avec quatre autres vaisseaux à Belle-Ile, pour y joindre M. de Preuilly ; je ne l'y trouvai point ; on me rapporta pourtant qu'il trouvait à redire qu'il y eût trois fanaux au Bourbon, et j'en fis ôter deux dès que je sus qu'ils blessaient sa délicatesse, Mém. de Villette, 1685, dans JAL. Le vaisseau que l'amiral montera portera le pavillon carré blanc au grand mât et les quatre fanaux, Ordonn. d'août 1681, liv. I, tit. I, art. 7.
  • 3Il s'est dit, par extension, pour lanterne, réverbère. Aujourd'hui les spectacles journaliers, la foule des chars dorés, les milliers de fanaux qui éclairent pendant la nuit les grandes villes, forment un plus beau spectacle et annoncent plus d'abondance que les plus brillantes cérémonies des monarques du XVIe siècle, Voltaire, Mœurs, 121. Ces fanaux que Louis XIV établit le premier dans Paris, qui ne sont pas même encore connus à Rome, éclairèrent pendant la nuit la ville de Pétersbourg, Voltaire, Russie, II, 11.

    Faire fanal, allumer le fanal, ou marcher devant avec le fanal pour guider.

  • 4 Fig. Ce qui sert de guide, de lumière intellectuelle. Ces grandes vérités devinrent autant de fanaux à l'aide desquels on se dirigea dans les recherches scientifiques, Dict. de l'Acad.

HISTORIQUE

XVIe s. Flodoart, qui vivoit en ce tempslà, duquel j'use en tout ce discours comme d'un fanal pour me conduire dans les obscurités de cette histoire, Pasquier, dans le Dict. de DOCHEZ.

ÉTYMOLOGIE

Bas-lat. fanale, fanarium ; ital. fanale ; du grec φανὸς, brillant ; comparez falot 1.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FANAL. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Phanars prins pour faire feu de nuit, Mandements de Charles V, 1369, p. 322.