« folâtre », définition dans le dictionnaire Littré

folâtre

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folâtre

(fo-lâ-tr') adj.
  • 1Qui aime à faire gaiement de petites folies. Il n'est pas sans esprit ; mais, né triste et pesant, Il veut être folâtre, évaporé, plaisant, Boileau, Épît. IX. Riez, Zélie, soyez badine et folâtre à votre ordinaire, La Bruyère, XIII. Je suis vieux, aveugle et sourd, et ces petits agréments ne rendent pas un homme excessivement folâtre, Voltaire, Lett. Richelieu, 22 juin 1763.

    Substantivement. Laissons ce folâtre, qui ne cesse de crier contre les désordres, sans y apporter aucun remède, Perrot D'Ablancourt, Lucien, Jupiter le tragique.

  • 2Se dit aussi des choses. Air folâtre. Jeux folâtres. Une joie douce et pleine d'un ferme courage renaissait dans mon cœur ; cette joie était bien différente de cette autre joie molle et folâtre dont mes sens avaient été d'abord empoisonnés, Fénelon, Tél. IV.

HISTORIQUE

XIVe s. Icelle Marion, qui est non sensible et ainsi comme toute folastre, Du Cange, follis.

XVe s. Au moins sera de moy memoire Telle qu'il est d'ung bon follastre, Villon, Grand testament.

XVIe s. Et dort la petite folastre Dessus la gorge d'alebastre De sa dame…, Marot, III, 152. On a grand tort de la peindre [la philosophie] d'un visage renfrongné… il n'est rien plus gay, plus gaillard, plus enjoué, et à peu que je ne die follastre, Montaigne, I, 175.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé de fol, avec la désinence approximative astre, sens qu'elle a pour folastre (presque fou) dans l'ancienne langue et dans le Berry folâtre, inconséquent, inconsidéré, mais qu'elle a perdu pour la langue actuelle.