« formaliser », définition dans le dictionnaire Littré

formaliser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

formaliser (se)

(for-ma-li-zé) v. réfl.
  • S'offenser, trouver mauvais. Je ne saurais me formaliser de cela, Voiture, Lett. 84. Mon Dieu ! qu'as-tu ? toujours on te voit en courroux, Et sur rien tu te formalises, Molière, Amphit. II, 3. Le dirai-je, et ne s'en formalisera-t-on pas ? non, mes frères ; car je le dirai avec tout le respect et toute la circonspection convenable, Bourdaloue, 11e dim. après la Pentec. dominic. t. III, p. 255. Les présidents se formalisèrent qu'on n'eût pas commencé par eux, Voltaire, Hist. parl. chap. 54.

    Dans le langage ordinaire, il est souvent actif. Il suffit d'un rien pour le formaliser. Ne craignez-vous pas que cela le formalise ?

HISTORIQUE

XVIe s. L'avez-vous bien payé [l'avocat], pour y mordre [à votre cause] et pour s'en formaliser…, Montaigne, II, 325. Estimant que nos interests alterent le ciel, et que son infinité se formalise de nos menues distinctions, Montaigne, II, 382. Ce que j'auray dict sans soin, si on vient à me le contester, je m'en formalise, je l'espouse, Montaigne, III, 291. J'estime grande simplesse de se formaliser [être jaloux] sur un regard, Yver, p. 588. Ils n'ont souci que de leur interest particulier (chose qui meut aujourd'hui la pluspart des hommes), y en ayant si peu qui pour la pitié d'autrui et le regard de la justice se formalisent, qu'il semble que l'humanité et l'equité soyent aneanties, Lanoue, 387. …Ce qui feit que les Chalcidiens se formaliserent fort affectueusement pour luy, et meirent leur ville entre ses mains, Amyot, Flam. 31. Le consul Cotta se formalisa à l'encontre, et persuada au senat de s'opposer à ceste loy, Amyot, Marius, 4.

ÉTYMOLOGIE

Formel : mot à mot être attaché aux formes, et, dans le XVIe siècle, prendre intérêt pour ou contre, suivant les adjonctions, et enfin, aujourd'hui, en un sens plus étroit, prendre intérêt contre.