« fumer.2 », définition dans le dictionnaire Littré

fumer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fumer [2]

(fu-mé) v. a.
  • Épandre du fumier sur une terre. Fumer un champ. Les terres intérieures [dans l'Amérique] n'ont commencé que depuis peu à être fumées ; le besoin étendra cette pratique indispensable, Raynal, Hist. phil. XI, 25.

    Absolument. Il faut fumer si l'on veut avoir des récoltes.

    Fumer en couverture, répandre le fumier uniformément sur le sol ; mode de fumer ainsi nommé parce que l'engrais forme sur le terrain une sorte d'enveloppe.

    Par extension. Fumer un coin de terre, y être enterré. Aimez votre ancien ami Voltaire, qui vous est tendrement attaché jusqu'à ce qu'il aille fumer son jardin après l'avoir cultivé, Voltaire, Lett. Marmontel, 26 janv. 1772.

    Fig. Fumer ses terres, se dit d'une alliance, par mariage, entre noble et vilain, le noble étant pauvre, et le vilain riche.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li faucons tent bas es terés Vers un camp femé par monciaus, l'Escoufle.

XVIe s. Aucunes foys le laboureur par trop fumer n'a le meilleur, Génin, Récréat. t. II, p. 235.

ÉTYMOLOGIE

Voy. FUMIER ; provenç. et catal. femar. La forme régulière et ancienne est femer ; fumer est une altération populaire, comme celle qui transforme femelle en fumelle, semer en sumer, etc.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. FUMER. Ajoutez :

Fumer en couvertures, étendre le fumier sur le sol, au lieu de l'enterrer, Rev. agricole, 1er avril 1875, p. 138.

HISTORIQUE

Ajoutez :

XIVe s. Il avoit cette terre fiembrée II fois dedens III ans ; s'en demandoit toutes les coustanges des II fiembreures (1303), Varin, Archives admin. de la ville de Reims, t. II, 2e part. p. 39.