« glu », définition dans le dictionnaire Littré

glu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

glu

(glu) s. f.
  • 1Matière visqueuse et tenace dont on se sert pour prendre les oiseaux et qui est fournie par la seconde écorce du houx et par le gui. Cela tient comme de la glu.

    Fig. Le plaisir est une glu qui colle et attache l'âme à son objet, Nicole, dans RICHELET. Le style de la Calprenède est maudit en mille endroits… je trouve qu'il est détestable, et je ne laisse pas de m'y prendre comme à de la glu ; la beauté des sentiments, la violence des passions…, Sévigné, 67. Non, pour les cours Dieu ne m'a pas fait naître ; Oiseau craintif, je fuis la glu des rois, Béranger, à mes amis. À lui [Béranger] plus d'un cœur vint se rendre, Mais les oiseaux en feront foi, J'ai [la muse] fourni la glu pour les prendre, Béranger, Épitaphe.

  • 2Espèce de colle forte employée dans la marine.

HISTORIQUE

XIIe s. Cum se il fust aers [attaché] à un petit de gluz, Th. le mart. 146. Qui nos desseverrat de la chariteit de Crist ? cist est li gluz par cuy toz li corz de sainte Eglise creist ajunz et enlaciez ensemble, Saint Bernard, 562.

XIIIe s. Mors à la roi [rets] et à la glui A tant pris de gens qu'aujourd'hui N'y a remès [resté] fors que menuis, la Mort, dans JUBINAL, II, 273. Femme prent le musart à la glu et à l'haim [hameçon], Chastie-musart. Jehan le Ernim, qui estoit artillier le roy, ala lors à Damas pour acheter cornes et glus pour faire arbalestres, Joinville, 258. N'i ot codre [coudrier] ne chastainier, U il ne mettent laz u glu, Tant que pris l'unt [l'oiseau] e retenu, Marie de France, Laustic.

XIVe s. La glu doit estre de joennes houx ; la plus verde est la meilleure, Modus, f° CXXXIII.

XVIe s. Le guy de chesne, dont on fait la glus pour prendre les oiseaux, Amyot, Cor. 4. Un merle qu'à la glu en nos forests je pris, Ronsard, 720.

ÉTYMOLOGIE

Berry, llu ; génev. le glu ; provenç. glut ; esp. gluten ; ital. glutine ; du lat. gluten.