« hampe », définition dans le dictionnaire Littré

hampe

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hampe

(han-p') s. f.
  • 1Le bois d'une hallebarde, d'une pertuisane, d'un épieu, etc. La hampe de sa lance [de Goliath] était comme ces grands bois dent se servent les tisserands ; et le fer de sa lance pesait six cents sicles de fer, Sacy, Bible, Rois, I, XVII, 7. Et la hampe jamais n'ose aligner leurs rangs [des Suisses du XVe siècle], Masson, Helvét. III.

    On dit de même : la hampe d'un écouvillon, d'un refouloir.

  • 2 Terme de peinture. Manche de pinceau.
  • 3 Terme de botanique. Long pédoncule axillaire, nu, s'élevant d'un point très rapproché du collet.
  • 4 Terme de vénerie. La poitrine du cerf.
  • 5 Terme de boucherie. Hampe ou grasset, maniement pair ou double, commun aux deux sexes, dont la graisse est placée dans l'épaisseur du repli musculo-cutané étendu de la partie postérieure et latérale du ventre vers l'extrémité inférieure et antérieure de la cuisse.

HISTORIQUE

XIe s. La hanste en fu grosse cume un tinel, Ch. de Rol. CCXXVII.

XIIIe s. Et franchise qui bien s'en cuevre, Brandist la hante de sa lance, Et contre le vilain la lance, la Rose, 15545.

XIVe s. La hante du dart, H. de Mondeville, f° 40. Quant l'en parle d'un cerf, l'os de la poictrine est nommé la hampe, Ménagier, II, 4.

XVe s. Sembloient des hanstes que ce fust un bois, tant y en avoit grant multitude et grant foison, Froissart, II, II, 196.

XVIe s. Flavius prit une enseigne en sa main, et marcha au devant de ces bestes, à la premiere desquelles il donna si rudement de la hante de l'enseigne, qu'il la feit tourner arriere, Amyot, Marcell. 44. Il rompit la hampe du javelot en deux, et s'en feit arracher les deux tronçons, l'un de çà l'autre de là, Amyot, Philop. 9. Branlant au poing le hampe d'une hache, Ronsard, 679. La hante [d'une javeline], revestue d'estouppe empoixée et huilée, Montaigne, I, 362.

ÉTYMOLOGIE

Norm. hante, manche d'un fouet. Diez distingue hampe de hante ; il tire hampe de l'allemand Handhabe, un manche (de Hand, main, et haben, avoir), d'où hantbe, hampe ; et hante, d'après Ménage, du latin ames, amitis, perche, d'où amte, ante ou hante, où l'h est épenthétique comme dans huile d'oleum. Il est douteux que hante et hampe soient deux mots différents ; ils ont dans l'historique le même sens, et le normand hante signifie la même chose que hampe. Il est donc difficile de les séparer par l'étymologie. Ajoutez qu'ils ne paraissent pas contemporains ; l'antiquité, au moins d'après nos recherches, ne connaît que hante ; et hampe n'apparaît qu'à la fin du XIVe siècle et comme terme de vénerie. On peut donc conclure qu'entre hante et hampe il n'y a qu'une altération de prononciation, et qu'ils ne sont pas différents, mais que l'un a succédé a l'autre. Cela posé, l'étymologie de Handhabe serait tout à fait vraisemblable, si, à côté de hante, il n'y avait hanste, qui vient de hasta, lance, avec l'intercalation d'une nasale ; il est possible que hanste et hante soient le même mot, venant de hasta, et que le tout ait été pris pour la partie, la lance entière pour le bois.