« huée », définition dans le dictionnaire Littré

huée

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

huée

(hu-ée) s. f.
  • 1Le bruit que, dans une battue, les paysans font après le loup.

    Cris que font les chasseurs après que le sanglier est pris.

  • 2 Fig. Cris de dérision qu'une réunion de gens fait contre quelqu'un. Les assistants qui moins, qui plus, Firent une grande huée Qui fut longtemps continuée, Scarron, Virg. v. À ces mots il se fit une telle huée Que le pauvre écourté ne put être entendu, La Fontaine, Fabl. v, 5. Et Socrate par lui, dans un chœur de nuées, D'un vil amas de peuple attirer les huées, Boileau, Art p. III. Vous ne savez peut-être pas son histoire [de Chiantpot-la-Perruque] ; c'était un homme qui quitta Paris, parce que les petits garçons couraient après lui ; il alla à Lyon par la diligence, et, en descendant, il fut salué d'une huée de polissons, Voltaire, Lett. d'Argental, 23 sept. 1750. Je me promenais tranquillement dans le pays avec mon cafetan et mon bonnet fourré, entouré des huées de la canaille et quelquefois de ses cailloux, Rousseau, Confess. XI.

HISTORIQUE

XIIe s. Lors recommence li cris et la huée, Ronc. p. 143.

XVe s. Il m'est advis que le chevalier doit avoir le pris ou la huée de ceste journée pour très excellent fait d'armes, Perceforest, t. I, f° 92.

XVIe s. Lorsqu'aprez une longue queste la beste vient en sursault à se presenter en lieu où, à l'adventure, nous l'esperions le moins, cette secousse et l'ardeur de ces huées nous frappe…, Montaigne, II, 127.

ÉTYMOLOGIE

Hué. On disait aussi le hu : Et quant il se parti de la cambre le rei, L'escrierent en hault à hu e à desrei : Li traïstres s'en vait…, Th. le mart. 46. Dans le Berry, huée est le cri qui sert de signal aux ouvriers pour s'avertir que la journée est finie.